À Vélo… Colombie : De San Agustin – Ipiales
Dans la descente, nous trouvons une grange pour poser notre tente à l’abri.
Le lendemain, nos compagnons lèvent le camp de bonne heure. Comme ils sont moins rapides que nous, nous les rattraperons un peu plus tard et prenons le temps de déjeuner tranquillement. C’est comme cela que nous rencontrons le propriétaire de la grange qui vient traire ses vaches chaque matin. Nous avons droit à un verre de lait tout chaud….
Comme prévu nous rattrapons nos amis et arrivons à Mocoa où nous les initions aux Bomberos.
Le temps pluvieux incite le commandant des pompiers à nous installer pour 2 nuits dans la salle de réunion avec bains privés et Wifi. Les pompiers, vraiment sympas, nous indiquent la proximité d’une cascade. C’est donc à 4 que nous nous rendons à la fin du monde (le nom de la cascade). Une heure de marche dans la forêt humide, sur un sentier bien tracé.
Nous faisons des haltes aux pieds des nombreux bassins pour nous rafraîchir avant d’arriver au bout du monde. Le chemin s’arrête sur un à pic. Deux cents mètres plus bas, la forêt Amazonienne à perte de vue. Assez impressionnant.
Retour à Mocoa et dernier repas avec Eketarina et Marcos.
Le lendemain nos routes se séparent. Ils partent sur l’Equateur par la plaine, nous prenons par la montagne. Il y a des noms qui influent sur notre parcours. Celui-ci en fait partie. : Le trampoline de la mort… Une route non asphaltée qui relie Mocoa à Pasto. Etroite, en surplomb, avec des cascades rendant le terrain instable. Le genre de route que nous affectionnons particulièrement. Cet axe est considéré comme le 5ème le plus dangereux au monde. Surtout pour les routiers qui prennent des risques élevés pour se croiser…. Pour nous cyclistes, ce n’est que du plaisir. Cela grimpe dès la sortie de Mocoa. Nous montons lentement. 5 km/h. A chaque véhicule, nous devons nous coller à la falaise ou nous arrêter. Pour monter à 3 200 mètres, nous traversons les nuages chargés de pluie, avec parfois quelques belles éclaircies.
Le soir nous avons péniblement parcourus 41 kilomètres. Nous trouvons refuge sur la terrasse branlante d’une cabane qui semble abandonnée. Mais comme partout en Colombie, rien n’est abandonné… Le propriétaire apparait soudainement. Sortant de nulle part. Gentiment il nous autorise à « squatter » sa terrasse et nous offre le café. Manuel à 73 ans. Il vit ici depuis 10 ans. 8 mètres carrés sans électricité, dans cette cabane qu’il a construite lui-même. Pour l’eau il y a une cascade toute proche. Pour le chauffage, il y a la forêt. Pour la nourriture : du riz 2 fois par jour et les fruits de la forêt. La forêt lui apporte également de maigres revenus. Toute la journée, il découpe des arbres en planches directement sur place, qu’il vend ensuite au bord du chemin. Des vies et des rencontres peu ordinaires qui font apprécier le voyage…
Le lendemain, nous repartons direction du village le plus proche (San Francisco) situé à 20 km. La pluie nous rattrape dès le milieu de la matinée. Nous nous arrêtons à Colon, où la mairie nous permet de camper dans le centre sportif. Encore une journée avec 2 cols à plus de 3 000 m. Pour les gosses du village, le montage de la tente est un vrai spectacle. Chacun veut essayer le matelas… On confirme que l’on peut donc rentrer à 6 dans notre tente….
Comme nous sommes en Amérique du sud, nous ne pouvons pas terminer la rencontre sans une partie de foot… Nous n’avons jamais été très doués pour ce jeu, mais les gamins en face de nous sont de vrais artistes…. Avec leurs « croqs », ils jouent comme des pros.
Une troisième journée de pluie nous attend pour rejoindre la lagune de la Cocha. Après trente-huit km et quelques cols, nous nous réfugions dans un petit hôtel, style chalet de montagne, pour sécher et profiter d’un bon repas complet.
A peine installés, les propriétaires, allument le feu et nous offrent l’eau de Panella (Canne à sucre chaude).
El Puerto, le village de la lagune, a un petit air Alpin, avec ses maisons en bois, ses fleurs aux fenêtres et sa production de fromage. Un dernier regard sur la lagune, un col à plus de 3000 m et nous arrivons à Pasto, où nous sommes accueillis par Dorys.
Avocate du travail, Dorys nous laisse en toute confiance sa maison. Nous y restons 2 jours à nous reposer et regarder tomber la pluie. Qui pour une fois ne nous mouille pas…
Direction Tuquerres, où les personnes rencontrées nous parlent d’une lagune de toute beauté, nichée au fond du volcan Azufral. Une fois de plus, les pompiers de la ville nous accueillent confortablement. Nous y laissons nos bagages avant de nous rendre à la lagune.
Le chemin est roulant, ce qui nous permet d’accéder au mirador (4 000 m) sur le vélo. Ensuite, nous descendons sur la lagune à pieds. Le ciel est couvert, mais quelques éclaircies nous permettent d’admirer les eaux vertes du lac. Les 1 000 mètres négatif pour rejoindre notre camp de base sont un vrai plaisir en mode VTT.
De Tuquerres, nous rejoignons dans la demi-journée Ipiales. Ici nous séjournons chez Ozcar et sa famille, qui mettent à disposition des cyclistes, une pièce pour dormir. Avec eux, nous observons les « lumières » d’Ipiales. Dès la nuit tombée apparaissent dans le ciel des trainées lumineuses. Ce ne sont ni des satellites, ni des météorites et encore moins des avions. Les lumières passent à une vitesse élevée, disparaissent, grossissent, font des virages qu’aucun objet cité ci-dessus ne pourrait faire. Les scientifiques ne l’expliquent pas. Les habitants pensent que ce sont des OVNIS… Pour les avoir vus, on peut adhérer à cette hypothèse. D’Ipiales, nous nous rendons au sanctuaire de Las Lajas. En route, nous croisons nos premiers lamas… Le sanctuaire est une église construite au-dessus d’un canyon suite à un miracle. On pourrait se croire à Lourdes. Eau guérisseuse, pèlerins en quête de guérison, vendeurs de bondieuseries… Le site est autant impressionnant que magnifique. L’endroit était également un lieu sacré pour les indigènes bien avant la colonisation.
Ipiales, notre dernière ville de Colombie. Demain nous serons en Equateur.