À Vélo… Colombie : De Turbo à Medellin
Trente-huitième épisode. * À suivre.
Devant nous des montagnes, la route s’élève petit à petit. Nous traversons des villages aux maisons en torchis et planches de bois. Partout des encouragements, pouce levé. En quittant le magnifique village de Santa Fé, nous apercevons l’ancienne route 62. Nous pensons alors à notre ami Franco qui a dû emprunter cette piste lors de son tour du monde (1979-1985). Sans trop hésiter nous laissons la belle route pour Medellin. Cela nous évitera de faire du stop pour passer un tunnel de 8 kilomètres interdit aux vélos.
La piste est difficile, raide, tout en gravier, que l’on nomme ici le Ripio. Mais les paysages sont grandioses et nous ne rencontrons que de très rares véhicules. De temps en temps nous traversons des villages à la vie tranquille où nous pouvons facilement nous approvisionner. Ici, c’est la culture du café qui prédomine.
Slalomant entre les montagnes, nous franchissons une multitude de cols sans nom et passons régulièrement de 500 mètres à plus de 2000 mètres. Le soir nous n’avons aucun problème pour planter notre tente ou nous faire héberger. Comme chez Franck et Martha qui nous invitent dans une magnifique maison. Ils n’en sont que les gardiens mais nous reçoivent avec une extrême gentillesse.
Au dernier col, nous retrouvons le goudron, et tout un groupe de VTTistes. Ils nous informent qu’à San Antonio de Prado, il existe une Casa de Ciclista tenue par Manuel et Martha sa femme. Le groupe de cycliste se propose de nous y conduire. C’est donc bien accompagnés que nous arrivons à ce refuge pour cyclos.
La maison est très basique, mais nous avons un toit, de quoi cuisiner et de temps en temps de l’eau… Alexandro un Argentin et Enrique un Américain s’y trouvent déjà. A San Antonio de Prado, il y a également un magasin de vélo. Nous allons pouvoir effectuer une bonne révision de nos montures.
Si nos vélos sont souvent considérés comme des « tanks » par d’autres cyclos, alors Patricia est une Panzer Fraü. Depuis l’épisode Darien, elle roule sur une « single speed », son dérailleur n’étant plus en état de fonctionner. Elle aurait pu sauter dans un bus ou suivre la belle route. Mais elle a préféré les difficultés à la facilité, ne voulant pas « louper » la prise d’altitude. Nous repartons sereins de San Antonio de Prado. Le nouveau dérailleur est dans l’axe et le support de frein qui menaçait de se rompre a été changé.
Au moment de partir, nous croisons au magasin de vélos Kasia et Ruben, Deux cyclos qui arrivent d’Ushuaïa. Nous prenons plein d’informations qui nous seront bien utiles pour la suite.
Il est temps de nous rendre à Medellin, qui se trouve à seulement 15 kilomètres…