À Vélo… Colombie : Ipiales à Tumbaco
Quarante et unième épisode. * À suivre.
Pour éviter la Panaméricaine, nous prenons l’ancienne route qui passe par la réserve écologique El Angel. La piste est tranquille. Nous ne croisons personne durant les 38 kilomètres d’ascension.
La réserve écologique abrite sur son plateau sommital, une plante unique qui ne pousse qu’à cet endroit. La Frailejones. Que nous appellerons de son nom scientifique : la fleur aux oreilles de lapin, douce comme un chien à poil ras.
Arrivée vers midi à la maison du parc, nous prenons le temps de faire la mini rando qui mène à une lagune.
De retour aux vélos, nous demandons au gardien la possibilité de monter notre tente au belvédère,
qui a une vue imprenable sur la lagune en contrebas. Avant d’entendre sa réponse, l’orage éclate. C’est donc dans la maison du parc que nous finirons notre journée.
Le bâtiment est très bien équipé. Toilettes, ampoules au plafond, prises électriques…. Dommage que ni l’eau, ni l’électricité n’arrivent jusqu’ici.
Le lendemain matin, nous attaquons la descente vers le village de El Angel. La piste de terre devient une ancienne voie Romaine. Les pavés disjoints ont raison du porte sac de Patricia qui se rompt. Le problème est résolu au village, où le soudeur local arrête immédiatement son travail en cours pour s’occuper du vélo de Patricia.
Nous continuons l’ancienne route pour rejoindre la lagune de Cuicocha. Là encore d’abominables routes pavées nous secouent dans tous les sens nous faisant traverser de jolis villages. Dans ces montagnes les gens parlent le Quechua. Coté vestimentaire, les grands-mères comme les petites filles portent l’habit traditionnel. Le chapeau de feutre et le poncho.
Pour aller à la lagune, la route prend 800 mètres en 8 kilomètres. Droit dans la pente. Arrivés au sommet, le spectacle nous récompense des efforts, mais les gardiens nous interdisent de planter notre tente à l’intérieur du parc. Déçus, nous décidons de plonger sur la ville d’Otavalo distante de seulement 18 kilomètres. Otavalo, nous y étions passés en 1997 lors d’un précédent voyage à vélo. Comme 19 ans auparavant, nous succombons à l’artisanat local et repartons avec quelques habits en poil de lamas. Chaud, mais volumineux…Nous n’avons jamais été de adeptes du « light ». Le poids n’a jamais été un réel problème, préférant notre confort à la performance. Mais cette fois, les sacoches sont pleines…et nous arrivons à saturation de notre PTAC… En partant d’Otavalo, nous faisons une halte aux cascades de Peguche. Lieu sacré pour les indiens. Peu après la lagune de San Pablo, nous apercevons le volcan de Cayambe qui domine la vallée du haut de ses 5790 mètres. Puis c’est la ligne de l’équateur. Latitude 0. Pour la deuxième fois de ce voyage, nous passons en hémisphère sud.
A El Quinche, nous faisons un petit détour pour admirer le sanctuaire. Ici, on peut faire bénir sa voiture. Est-ce pour cela qu’il y a tant de monde ? A partir de cette ville, nous empruntons une ancienne voie ferrée sur 44 kilomètres. Itinéraire privilégié pour se rapprocher de la capitale. Le chemin, bien défoncé, passe par quelques tunnels non éclairés et d’antiques ponts de fer. Nous sommes seuls sur ce tronçon en attente de réhabilitation. A partir de Penbo, la voie a été aménagée comme une voie verte. (Tables de pique nique, fontaines, indications…) et nous conduit directement à Tumbaco chez notre hôte Santiago.
La casa de ciclista de Tumbaco est connue de tous les voyageurs à vélo ainsi que du village. Cela facilite la tâche pour s’y rendre… Santiago et sa famille, accueillent les cyclos depuis environ 25 ans. Déjà plus de 600 voyageurs sont passés par sa maison….
Nous y sommes accueillis par un tremblement de terre de magnitude 7. Impressionnant. Nous tenions à peine debout. 1 minute interminable à se demander si la maison n’allait pas s’effondrer. Ici tout a bien résisté. Ce n’est hélas pas le cas sur la côte Pacifique du pays.…voir : Séïsme en Equateur
Avec effroi, nous regardons, sur une antique TV, les désastres occasionnés.
De notre côté, nous préparons la suite. Santiago nous précise que nous pouvons rester le temps que nous voulons.