Test du « G Line » Brompton – Un vélo pliant à l’épreuve des chemins de la Nièvre
Et si on ajoutait un grain de folie à une escapade vélo ? C’est ce que j’ai tenté, en quittant la route du confort pour m’aventurer dans les chemins des Bertranges avec un vélo pliant.
Mais pas n’importe lequel : le tout dernier modèle « G Line » de Brompton, annoncé comme gravel.
Une hérésie ou un pari fou ? Peut-être un peu des deux.
Brompton, une marque pas faite pour moi (enfin, je croyais)
Je connaissais Brompton. Difficile de passer à côté, surtout à Paris où leurs nombreux petits vélos pliants sillonnent les rues. Symbole du vélotaf, icône urbaine, objet de design… mais sûrement pas fait pour moi, qui vais travailler en moto, et dont les sorties vélo flirtent davantage avec la vallée de Chevreuse qu’avec les feux rouges du centre de Paris.
Pourquoi, j’ai choisi de tester un « G Line » Brompton ?
Cette question a tout son sens, moi qui ne pratique pas le « vélotaf ». Quelques jours avant de me décider à faire un test de la marque, je me suis rendu au salon « Vélo in Paris » au Parc Floral de Paris. Dès mon arrivée, je tombe sur François Paoletti, rédacteur en chef du magazine 200, et grand ambassadeur de la marque. Son Brompton est là, comme un fidèle compagnon. Il m’invite à l’essayer. Je suis agréablement surpris par la machine.
Dans la foulée, je contacte la marque pour proposer un test de quatre jours à la campagne. Brompton me propose alors leur nouveau « G Line ». Guidon élargi, roues de 20 pouces, pneus plus gros. Gravel, disent-ils. Sérieusement ? Je suis sceptique, mais l’idée m’amuse.
J’accepte et voilà que l’idée germe : pourquoi ne pas tester ce vélo là où on ne l’attend pas ? Direction la Nièvre, terrain de jeu authentique et encore peu exploré, pour un test grandeur nature.
La Nièvre sera le terrain d’essai du gravel Brompton
Pour essayer ce vélo qui se présente comme un gravel, il faut de la nature. Des chemins de terre, des graviers mais aussi de la route. Le circuit « les Bertranges à vélo » avec ses 360 kilomètres de chemins balisés semble réunir tous les ingrédients pour de belles randonnées vélo. C’est ainsi que je me retrouve à démarrer de La Charité-sur-Loire.
Mon avis sur le « G Line »
À noter : il est important de préciser que je n’avais pas de point de comparaison avec les autres modèles de la gamme Brompton. Je suis donc obligé de croire sur parole lorsque l’on me dit que le vélo a été entièrement repensé, et que désormais il est équipé de nouvelles roues de 20 pouces et que son guidon et ses pneus sont plus larges pour une meilleure maniabilité.
La première étape, déplier le vélo
Une épreuve en soi. Sur le papier, 30 secondes. En réalité, les premières fois, c’est plus proche du Rubik’s Cube que de la magie. Mais on s’y fait. À la fin du séjour, je le plie les yeux fermés.
Une fois en selle, les premiers tours de roues sont déconcertants pour un cycliste qui a toujours roulé sur un vélo de course « classique ». La position de conduite est une vraie surprise.
Dos droit, regard porté, confort inattendu. J’ai passé quatre jours sans douleurs cervicales, un petit miracle pour quelqu’un habitué à rouler courbé comme un point d’interrogation.
Pour ce voyage à vélo, je suis accompagné de mon épouse, qui elle aussi teste un vélo, le Moustache xroad 4 qui est un VAE. Vais-je arriver à suivre la cadence qu’elle va imprimer dans les côtes ?
Nous commençons par une portion de route histoire de s’habituer à la machine. Très vite, je suis à l’aise que ce soit pour la position ou le pédalage. Pour l’instant, je ne vois pas trop de différences entre les roues de 20 pouces et les roues classiques en 700.
Cela est aidé par un système de transmission Shimano dont les 8 vitesses sont à l’intérieur du moyeu arrière. Les vitesses sont bien étagées et fluides en relation avec le pédalier 54 dents. Je n’ai pas rencontré de difficultés même dans les côtes les plus pentues.
Du côté du freinage, nous sommes sur du velours grâce aux freins à disques hydrauliques de diamètre 140. J’ai emprunté de longues descentes que ce soient sur route ou sentier et jamais je n’ai senti les limites du freinage.
Comment se comporte le vélo dans les côtes ?
On ne va pas se mentir, nous ne sommes pas sur un vélo poids plume. Avec ses presque 15 kg, le « G Line » Brompton m’aura donné du fil à retordre pour suivre mon épouse dans les côtes du haut de son vélo à assistance électrique. Mais je dois avouer en toute modestie, que je m’en suis pas mal sorti, grâce à mes années d’expérience à vélo.
Le comportement « offroad » de la machine, est plus qu’acceptable. Les pneus Schwalbe G-One absorbent la plupart des irrégularités de la route, même sur sentier. Il faut le rappeler, le vélo n’est pas équipé d’amortisseur que soit dans la fourche ou dans le tube de selle. Le guidon large est bien utile lorsque vous devez « piloter » dans une longue descente qui ne demande qu’à vous chahuter.
Et alors, un vrai gravel ce « G Line » ?
Pas tout à fait, soyons honnêtes. Ce vélo ne boxe pas dans la même catégorie que les gravels classiques. Il n’est (à mon avis) pas fait pour les grands voyages, les bikepackings ou les cols alpins. Mais pour explorer à rythme cool, s’évader sur des chemins roulants, et se faire plaisir grâce à son cadre compacte et à son agilité. Pour cela, il est parfait !
Dans la forêt des Bertranges au cœur de la Nièvre, le Brompton G Line est comme un « poisson dans l’eau ».
J’ai vécu cette expérience comme une parenthèse enchantée dans un territoire « les Bertranges » que je ne connaissais pas au guidon d’une machine dont je ne soupçonnai même pas l’existence.
Mais est-ce que je l’achèterais ?
Non. Et je le dis sans détour. Car je n’en ai pas l’usage. Mon quotidien ne réclame pas un vélo pliant. Pour le prix — 3 079 € — je choisirais un vrai gravel, capable de tout encaisser et de m’emmener plus loin, plus haut.
Mais si je prenais le train tous les jours, et que je voulais partir en week-end sur un coup de tête en combinant RER et sentier forestier… Je ne réfléchirais pas longtemps. Le « G Line » Brompton serait un allié de choix.
Une communauté, un style de vie
Rouler en Brompton, ce n’est pas seulement faire du vélo. C’est appartenir à une communauté. Partout dans le monde, les utilisateurs se reconnaissent. Ils se saluent, s’échangent des astuces, se retrouvent sur les réseaux ou lors d’événements dédiés. Il y a une culture Brompton, une fierté même, dans ce choix de mobilité astucieuse et alternative.
Et ce n’est pas un hasard. Chaque vélo est fabriqué à la main à Londres. Cadres brasés, finitions précises, durabilité exceptionnelle. Ce n’est pas un simple produit industriel : c’est un objet conçu pour durer avec un supplément d’âme.
Fiche technique
- Modèle testé : G Line Brompton
- Poids : 14,7 kg
- Matériau : cadre en acier brasé
- Roues : 20 pouces
- Vitesses : 8, moyeu Shimano Nexus
- Freins : disques hydrauliques 140 mm
- Pneus : Schwalbe G-One
- Dimensions plié : 72 x 67 x 41 cm
- Prix : 3 079 € (hors options)
Toutes les informations sur le site https://fr.brompton.com/g-line