Sécurité : la zone de rencontre et le double sens cyclable
La zone de rencontre
La zone de rencontre est très mal connue des utilisateurs de la voirie dans une ville. Elle permet de réaliser des voies piétonnes sans interdire l’accès aux véhicules.
Elle est définie par l’article R110-2 du Code de la route suite au décret 2008-754 du 30 juillet 2008. Dans l’article 2 il est écrit : « Zone de rencontre : section ou ensemble de sections de voies, parfois une place, en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers.
Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes. »
La zone de rencontre existe en France en test depuis les années 1980 à Chambéry qui avait créé une « aire piétonne » colorée en rouge et signalée par un panneau « Cyclistes et piétons sont prioritaires ».
Les voitures et les bus sont contraints de rouler à 30 km/h. Cette ville anticipe les zones 30 qui apparaîtront en 1990, et surtout les zones de rencontre.
Dans la « Zone 20 » :
- Les piétons ont la priorité sur tous les véhicules et sont autorisés à circuler sur la chaussée, sans y stationner, même si des trottoirs sont présents.
- Les véhicules doivent circuler à une vitesse inférieure à 20 km/h et ne doivent pas forcer les piétons à se ranger vite pour les laisser circuler.
- La priorité à droite reste la règle pour les véhicules et les piétons bénéficient de la priorité sur tous les véhicules sauf les tramways.
- L’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse 20 km/h, la règle générale est la circulation à double sens des cyclistes (doubles sens cyclables généralisés).
- L’arrêt et le stationnement sont interdits sauf sur les emplacements aménagés à cet effet.
Bien signaler visuellement cette zone
Il est recommandé de réaliser une bande de roulement partagée en matériaux se distinguant du bitume noir classique pour signaler aux véhicules que cet espace est différent, pas de passage piéton mais plutôt des traversées suggérées, si besoin préférer des éléments de guidage pour modérer la vitesse.
L’arrêté du 23 septembre 2015 a modifié l’IISR (Instruction interministérielle sur la signalisation routière) en précisant qu’il est possible de réaliser un marquage sur la chaussée en entrée de zone de rencontre, en plus du panneau réglementaire. L’arrêté précise qu’il faut marquer les figurines du panneau zone de rencontre.
Contrairement à ce que beaucoup pensent ce n’est pas l’ordre de priorité que le panneau désigne mais l’ordre de fragilité, le plus vulnérable étant le piéton quoi que… Pour les cyclistes, le respect du piéton reste le plus important car la limitation de vitesse n’est pas un facteur de ralentissement important. Les autorités compétentes peuvent également choisir de ne pas mettre en place de double sens cyclable, notamment dans les rues à sens unique, quand des dimensions de la voie le justifient.
Ainsi, les cyclistes qui prendraient le risque d’y circuler en sens interdit commettraient une infraction au Code de la route, ce qui implique une contravention assortie d’une amende de 135 € (90 € minorée si paiement dans les 15 jours) correspondant à une contravention de classe 4.
Le double sens cyclable
Le double-sens cyclable est une rue à double sens dont un sens est réservé aux cycles.
Le double-sens cyclable est l’élément commun entre la zone 30 et la zone 20.
Le décret du 30 juillet 2008 norme le double-sens cyclable en zone 30 et en zone de rencontre, créée par ce même décret, sauf dispositions différentes prises par l’Autorité investie du pouvoir de police, donc de la prise d’un arrêté pour justifier dans certains cas particuliers sa non mise en œuvre dans une zone de rencontre ou une zone 30 :
– pour les zones 30 existantes avant le 30 juillet 2008, elles devaient être mises à la norme avant le 1er juillet 2010.
– l’ensemble du réseau routier dont la vitesse de circulation est égale ou inférieure à 30 km/h est concerné depuis le décret du 2 juillet 2015 relatif au plan d’actions pour les mobilités actives auquel nous avons participé.
Réduire son trajet en toute sécurité ?
Il existe deux versions sur l’idée de la création du DSC que nous avons entendues, l’une par un élu grenoblois et l’autre par un agent de l’État, l’idée étant de raccourcir les distances à parcourir et garantir une sécurité avérée du fait d’une meilleure visibilité réciproque.
Contrairement à ce qui est répandue dans l’opinion publique, les collisions frontales en double-sens cyclable sont extrêmement rares du fait de la visibilité réciproque.
– Lorsque la largeur de la chaussée ne permet pas le croisement avec facilité et en toute sécurité, les conducteurs de véhicules dont le gabarit dépasse 2 m de largeur doivent réduire leur vitesse et, au besoin, s’arrêter ou se garer pour laisser le passage aux vélos (ce qui est rarement le cas).
– Les cyclistes circulant à contresens sont beaucoup moins exposés aux risques d’ouverture intempestive de portière, y compris en cas de stationnement sur le côté opposé à la circulation, car en cas de collision, les portières, côté passager tendent à se refermer.
– La mise en place d’un contresens cyclable sur une voie auparavant à sens unique induit une période d’adaptation pour les piétons et les riverains qui doivent s’habituer à regarder des deux côtés avant de s’engager. Avantageux pour la collectivité car il se met rapidement en place, sans travaux lourds de voirie, il permet un meilleur maillage du réseau cyclable. Les double-sens cyclables dans les couloirs-bus sont également autorisés et entrent dans le champ de cet article.
Les possibilités offertes par cet aménagement n’ont pas encore été toutes exploitées par les aménageurs, plusieurs villes ont étendu cette démarche en réalisant des doubles-sens cyclables dans de nombreuses rues limitées à 50km/h.
Ces rues sont souvent empruntées par un grand nombre de cyclistes. Leur mise à double-sens cyclable a amélioré considérablement l’efficacité de leurs trajets.
- La signalisation verticale obligatoire est un panonceau M9v2 qui vient obligatoirement compléter le B1.
- Un panneau C24a doit être positionné dans l’autre sens pour les véhicules à moteur.
- Par contre, nous conseillons de mettre également le panneau C24c pour avertir les usagers rentrant d’une rue perpendiculaire que la voirie est en DSC.
- En fonction de la largeur de la route, le DSC peut être matérialisé par des pictogrammes au sol mais aussi par une bande voire une piste cyclable.
Nous demandons depuis longtemps que soit introduite une largeur minimum de chaussée roulante car comme le montre la photo, un DSC sur une voirie de 2 m roulante avec en plus des parties non cyclables ne devrait pas être autorisé….