Publié le14/09/2024à08h00
Prostate et cyclisme – Une zone sensible à surveiller
La pratique du cyclisme sollicite de nombreux muscles et zones du corps, mais la région périnéale, qui supporte une partie du poids sur la selle, ne contribue guère à l’effort physique. Pourtant, cette zone de l’anatomie masculine fait régulièrement parler d’elle dans les pelotons, notamment lors des pauses « techniques » souvent marquées par des discussions autour de la prostate.
La prostate est une glande du système reproducteur masculin, située sous la vessie et entourant l’urètre. Elle mesure environ 3 à 4 cm et a la forme d’une châtaigne. Sa partie centrale augmente de volume avec l’âge, tandis que la partie périphérique est plus souvent le siège de cancers.
Cyclisme et santé de la prostate
La relation entre la pratique intensive du cyclisme et le développement de problèmes prostatiques, y compris le cancer, reste controversée.
Cependant, la sédentarité est un facteur de risque bien établi pour de nombreuses maladies, et le sport, y compris le cyclisme, présente des bienfaits pour la santé générale.
Les cyclistes doivent donc rester vigilants et suivre des contrôles urologiques réguliers, tous les deux à trois ans, même en l’absence de symptômes.
Inconfort et prévention
Les sorties prolongées à vélo peuvent provoquer des douleurs ou un inconfort dans la région périnéale, et parfois des engourdissements dus à la compression du nerf pudendal. Pour minimiser ces désagréments, il est important de choisir une selle adaptée et de l’ajuster correctement. La prévention reste la meilleure approche pour gérer les petits inconforts liés à la pratique du vélo.
Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)
L’HBP, ou adénome de la prostate, est une affection fréquente qui se développe au niveau de la partie centrale de la glande. Elle se manifeste par des troubles urinaires tels que des réveils nocturnes, un besoin fréquent d’uriner, et une faiblesse du jet urinaire.
Bien que souvent bénigne, l’HBP peut nécessiter une intervention chirurgicale si elle entraîne un blocage urinaire. Pendant la période de récupération post-opératoire, le vélo est déconseillé.
La prostatite
La prostatite est une infection de la prostate qui peut être aiguë, avec des symptômes tels que fièvre, frissons et douleurs en urinant, ou chronique, se manifestant par des douleurs périnéales persistantes sans signes aigus. Le diagnostic repose sur l’analyse des urines et le traitement inclut généralement des antibiotiques.
Cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, avec environ 70 000 nouveaux cas par an en France. Il est souvent asymptomatique à ses débuts et diagnostiqué lors de bilans de dépistage systématiques. La surveillance inclut un toucher rectal et un dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate). Le traitement peut inclure chirurgie, radiothérapie, et autres approches médicales selon la gravité et l’évolution du cancer.
Les Bacchantes : une aventure cycliste pour une cause sérieuse
Les Bacchantes est une initiative visant à sensibiliser au dépistage et à la prévention du cancer de la prostate. Cette aventure cycliste consiste en un parcours de 800 km de Paris à Aix-en-Provence en 6 jours, avec des étapes de plus de 100 km par jour.
Cinq cyclistes moustachus sur des vélos fixies relieront ces deux villes en multipliant les rencontres avec des cyclistes et des urologues pour discuter de prévention et collecter des fonds pour la recherche. Plus d’informations sur lesbacchantes.org.
En conclusion
La pratique du vélo peut exacerber les signes urologiques préexistants chez les hommes, surtout en vieillissant. Cependant, le cyclisme ne doit pas être perçu comme une cause directe de ces problèmes, mais plutôt comme une activité révélatrice. Une surveillance urologique régulière et un bon équipement cycliste sont essentiels pour continuer à profiter du vélo en toute sécurité.
Texte : Jean-Pierre Giorgi sur la base d’un article du Dr Yves Yau, paru dans la revue Cyclotourisme 675 de janvier 2018 – Photos : Jean-Luc Armand