Plaidoyer pour le VAE (Vélo à Assistance Electrique)
Ayant frisé l’excommunication il y a deux ans, je me félicite que la FFCT se soit penchée avec bienveillance et réalisme sur ce nouveau venu. J’irai donc d’un cœur léger le 1er mai aux Ruisseaux Cévenols à St Jean-du-Gard, à moi le col St Pierre et le col de l’Exil, court et sec, si j’ai bonne mémoire. Quelques données chiffrées : batterie de 400 W/h, 36 Volts. Au démarrage, même en côte, ça dépote. Idéal pour la ville quand il faut relancer lorsque le feu vire au vert et qu’on n’a pas de longues distances en vue.
Qui veut voyager loin ménage sa monture…
Car qui dit poussée dit énergie et pour aller loin sur la route il faut économiser sa batterie. Ce que j’ai testé récemment sur un parcours fort accidenté, assistance maintenue autour de 25% de son potentiel ; j’ai eu facilement mes 45km, dont une quinzaine en montée, sans épuiser la batterie. Et surtout, suprêmes délices, sentir la pédale dure dans les bosses, être obligé d’appuyer comme au bon vieux temps, bref, faire du vélo. L’assistance n’est là que pour écrêter les pourcentages les plus méchants, au prix d’une machine sensiblement plus lourde, 22 kg tout de même.
Pas pour les fainéants mais pour prolonger le plaisir…
Neuf braquets disponibles indexés, c’est parfait, tout ça passe avec fluidité à la demande. Le VAE n’est pas une machine pour fainéant, c’est un nouvel outil précieux pour prolonger une carrière déjà longue sans risquer l’accident cardiaque, ou l’abandon, pour continuer à rouler en bonne compagnie en respectant ses propres limites. Car il faut tout de même le dire : l’utilisateur d’un VAE ne fait de tort à personne vu qu’il ne s’engage dans aucune compétition et qu’il a l’entière maîtrise de ses efforts. Je ne me suis pas privé de ressortir mon vélo classique pour une randonnée de plaine et j’ai eu une sensation de légèreté soudaine. Et si finalement le VAE était aussi un moyen plus agréable de s’entretenir que le vélo d’intérieur ?
Note : Un article de 6 pages sur le V.A.E. est prévu dans le numéro de juin de la revue fédérale Cyclotourisme
Texte : Marcel Vaillaud