La variabilité cardiaque : une histoire bien sympathique !
Daniel Jacob, instructeur fédéral, nous parle de notre allié le plus précieux : le cœur.
L’intervalle entre deux battements est soumis à des fluctuations permanentes dites « variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) ».
La fréquence cardiaque (FC) est en permanence régulée par deux systèmes antagonistes :
- Le système dit « sympathique » qui est accélérateur
- Le système « parasympathique » qui est freinateur
Ces deux systèmes antagonistes (actions contraires) modifient en permanence et sans délai la FC en fonction des sollicitations et de la demande. Il est souhaitable qu’ils fonctionnent en harmonie et que l’un ne prenne pas l’ascendant sur l’autre.
Une grande variabilité (à savoir des intervalles fluctuants) indique un bon état de forme. Par contre, si la variabilité diminue (intervalles moins fluctuants, plus réguliers), il est temps de lever le pied.
La VFC est donc un très bon indicateur de fatigue, même si la FC de repos reste basse. Cette mesure est actuellement proposée par bon nombre de cardio-fréquencemètres.
La fatigue, cela se mesure
Mais comment peut-on prévenir plutôt que d’avoir à guérir ? Et la fatigue peut-elle s’anticiper, se mesurer ? Le premier instrument de mesure est, bien entendu le feeling. Mais parfois certains ne tiennent pas compte de ces signaux : baisse des performances, troubles du sommeil, baisse de l’appétit, la FC redescend plus lentement que d’habitude après un effort, trouble de l’humeur, anxiété, troubles sensorimoteurs (maladresses…).
Conclusion
Et oui, le vélo, c’est fatigant ! Le monde occidental dans lequel nous vivons n’incite guère à une débauche d’énergie, à considérer la fatigue comme un état à dépasser comme nous y invitait un proverbe breton « Après être fatigué on va encore loin ». Or une pratique sportive bénéfique à notre santé suppose que nous flirtions avec les différents niveaux de fatigue pour stimuler nos capacités à faire le ménage, éliminer nos cellules usagées pour les remplacer par des toutes neuves. Il y aurait donc bonne et mauvaise fatigues avec lesquelles il convient de savoir jouer. La fatigue musculaire est un bon indicateur. Jusqu’où ne pas aller trop loin pour préserver deux organes vitaux : cœur et cerveau. Jusqu’où les solliciter tout en les ménageant ? Nous pourrions conclure en citant un autre proverbe, libyen cette fois : « La fatigue du corps vaut mieux que la fatigue du cœur ». À chacun de lui donner le sens qui lui conviendra !