Rencontre avec Cédric Tassan, un Gaulois à vélo

Passionné de VTT et d’aventures, Cédric Tassan est un explorateur qui partage son amour du voyage à vélo avec un public de plus en plus large. Nous sommes allés à sa rencontre.

C’est en 2021 que l’aventure en solitaire débute pour Cédric, avec une expédition improvisée au Kirghizistan. Ce premier périple, sans préparation et dans un pays dont il ne parle pas la langue, est une véritable révélation. De cette expérience naît SARY-MOGOL, son premier documentaire auto-produit, qui marque le début de nombreuses explorations en Asie centrale. Au Kazakhstan, en Ouzbékistan, ou encore au Tadjikistan, Cédric pédale dans des régions rarement visitées, se frayant un chemin à travers des paysages souvent inaccessibles aux étrangers.

Ces voyages sont bien plus qu’une simple passion pour Cédric ; ils constituent un point d’équilibre dans sa vie et nourrissent une conscience accrue de la fragilité de notre planète. Ses aventures le sensibilisent aux changements environnementaux, même dans les endroits les plus isolés.

La série Un Gaulois à vélo : un tour de France cycliste et authentique


Lancée en septembre 2024 sur la plateforme Uptrack, Un Gaulois à vélo propose une série de vidéos où Cédric part à la découverte des lieux emblématiques du vélo en France. Avec l’appui de la Fédération française de cyclotourisme, il va à la rencontre de ceux qui façonnent et protègent le patrimoine local.
 
Ce projet s’inscrit dans une démarche de partage et de valorisation de la culture cycliste française, célébrant le vélo non seulement comme un moyen de transport, mais comme une passerelle vers des lieux et des personnes inspirantes.
 

Le festival Tous en Selle : une invitation à l’aventure


Pour ceux qui souhaitent suivre les périples de Cédric Tassan sur grand écran, le festival « Tous En Selle » est un rendez-vous incontournable.

Cette année, le festival présente son film Mangystau : la terre qui a perdu l’eau, une traversée de plus de 600 km dans le désert du Mangystau, au Kazakhstan, une région où la densité de population est parmi les plus faibles au monde. Cédric nous y emmène des rives de la mer Caspienne jusqu’aux forteresses rocheuses, dévoilant des paysages à couper le souffle.

 

La Fédération française de cyclotourisme est fière de s’associer à nouveau au festival « Tous En Selle » pour présenter des documentaires comme celui de Cédric Tassan.

Ces films sont une source d’inspiration immense pour l’ensemble de nos cyclotouristes. Car le cyclotourisme va bien au-delà de la pratique du vélo. C’est un état d’esprit, une philosophie. Cédric Tassan se serait bien entendu avec notre cher Vélocio.

Les licenciés de la Fédération française de cyclotourisme bénéficieront, comme les années précédentes, d’un tarif réduit de 30 % sur les billets. Le code promotionnel est disponible via l’espace licencié sur le site de la Fédération et peut être utilisé lors de l’achat en ligne.

Plus d’informations sur la programmation et voir les bandes-annonces sur https://www.tousenselle.eu/programmation

Rencontre avec Cédric Tassan

 Si nous regardons votre CV, nous pouvons découvrir que vous êtes explorateur, réalisateur, photographe, mais aussi conférencier. Quel est le rôle dans lequel vous êtes le plus à l’aise ? 

Concrètement, je me considère comme un homme du partage. Et dans ces différentes casquettes, je me sens parfaitement à l’aise. Explorer sans réaliser, photographier et témoigner n’a que peu de sens pour moi. Et de la même façon, comment exposer du contenu, exprimer des idées sans avoir explorer ?

Quelle est votre définition du terme explorateur ? Avez-vous des modèles ?

Je répondrai plutôt sur le mot « exploration ». Selon moi il s’agit d’une façon très particulière de découvrir le monde. Typiquement, aventure et exploration ont une connotation différente.

L’aventure peut se vivre au seuil de sa porte, dès que l’on sort de son confort, de ses habitudes. Elle est très personnelle, très intérieure, elle correspond à la personne à part entière. L’exploration me semble plus universelle, elle défriche des zones d’ombre de l’humanité et du globe, elle demande de sortir totalement des sentiers battus et d’aller chercher cet inédit.

Bien entendu, l’exploration pure en 2024 s’est considérablement réduite, car l’homme est allé presque de partout. Et comme modèle, j’aurais plutôt des femmes comme Ella Maillard ou Alexandra David Néel, quelles sacrées exploratrices !!


Le Kirghizistan est le point de départ, comment vous vous retrouvez là-bas ?

C’est un pur coup de tête, nous sommes l’été 2021, le monde est encore frappé par le Covid -19 et j’ai la bougeotte, comme tout un chacun. Au dernier moment, je décide de m’évader quinze jours, je veux du dépaysement et de la montagne. Je choisis alors ce pays car il coche toutes les cases de mon imaginaire.

Mais je ne connais rien à cette partie du monde. Je prends mes billets d’avion sans savoir ce que je vais y faire. Dans cette précipitation, personne n’est disponible pour m’accompagner. Je pars seul, une première pour moi. Je tombe alors amoureux de l’Asie centrale et de l’aventure en solitaire.

Pensez-vous qu’il soit important de montrer les peuples du bout du monde ?

Oui c’est même capital selon moi. Nous vivons tous sur la même planète, c’est un bon postulat de départ. Et puis nous avons toujours moins peur de ce que nous connaissons. L’ouverture au monde, la connaissance, cela fait partie du mieux vivre ensemble.

Ces explorations doivent nous permettre d’être plus tolérant, moins dogmatique sur notre façon de vivre. C’est en ce sens que je souhaite ramener mon témoignage. Et je pense sincèrement que l’exploit personnel a de moins en moins de sens dans nos sociétés en perte de repères. Nous avons plus besoin de liens humains.

Vous aimez « provoquer les rencontres », quelle est la plus marquante jusqu’ici ?

C’est toujours difficile d’en extraire une plutôt qu’une autre. J’ai adoré rencontrer cette famille des montagnes du Kirghizstan avec qui je suis devenu ami, ou bien Mahmut dans sa jolie maison d’Ouzbékistan qui m’a accueilli.

Mais il y a aussi ces bergers du Tadjikistan qui vivent à plus de 4 000 m et qui sont d’une hospitalité légendaire. Je ne peux oublier non Zankerbik qui habite au fin fond du désert du Kazakhstan et que j’espère revoir ce printemps car j’y emmène un groupe de cyclistes avec Terres d’Aventure. Comment oublier ces rencontres si chaleureuses et si fortes en Afghanistan ?


Vous dites souvent en interview qu’il n’y a pas de frontière entre votre vie personnelle et professionnelle. Cela veut dire quoi ?

Le vélo est entré dans ma vie personnelle il y a plus de trente ans maintenant. Mais il est devenu une composante professionnelle depuis vingt ans également. Tout est mélangé, j’aime travailler car je n’ai pas l’impression de le faire. Je me pose parfois la question de ce que pourrait être la retraite dans mon cas, je n’arrive même pas à visualiser les choses…


D’ailleurs, votre vie personnelle nous intéresse, pouvez-vous nous présenter votre famille ? Et nous dire comment ils vivent le fait que vous soyez souvent sur les chemins du monde. Votre femme n’a-t-elle pas peur ?

J’ai une vie plutôt classique, je suis marié, j’ai deux enfants, Luka 16 ans et Ana 13 ans. La meilleure façon de répondre à cette question serait de leur poser la question. Je pense qu’ils vivent globalement bien les choses mais je sais que parfois ils se font du souci. Pour autant, ils savent que j’ai les pieds sur terre et que je ne suis pas une tête brûlée. Bien entendu, le voyage comme je le pratique est engagé, mais ils me font confiance pour prendre les bonnes décisions en cas de souci. D’ailleurs sans cette confiance, je ne pourrai pas être qui je suis. 

Vous avez lancé à la rentrée, en collaboration avec la Fédération française de cyclotourisme, une série de vidéos qui s’intitulent « Un Gaulois à vélo ». Quels sont le pitch et le but de cette série ?

Je voulais remettre la France, notre beau pays, à l’honneur. Alors bien entendu sous la composante du vélo mais pas que. Car le vélo c’est pour moi le meilleur moyen pour faire des rencontres. Je déteste rouler tête baissée sur le chrono, j’aime garder les yeux bien ouverts et voir les richesses du territoire traversé.

Alors avec « Un Gaulois à vélo », je pars à la rencontre de ces femmes et ces hommes qui font la richesse et la diversité du territoire. Au programme : vélo, évasion et rencontres ! Cela a encore plus de sens dans un monde où nous avons besoin de moins d’égo et de plus de lien humain.

Vous partagez avec la Fédération le goût de la découverte et de l’exploration à vélo. Vous avez désormais trente ans de vélo,  trente pays découverts dont plus de vingt à vélo, quel est le prochain pays qui vous fait rêver ?

Oui ce sont les points communs que j’ai avec la Fédération française de cyclotourisme, c’est grâce à cela que notre collaboration est aussi fluide sur la série Un Gaulois à vélo. Nous partageons ces valeurs fortes.

Pour le prochain pays, j’avoue que je garde un peu jalousement les projets. Mais pour être franc, je n’ai encore rien décidé pour 2025. Ce qui est certain, c’est que je n’en ai pas terminé avec l’Asie centrale !

 

Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Cédric Tassan
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