Quelle est aujourd’hui la place des femmes dans le vélo ?

Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, est une opportunité pour mettre en lumière les avancées et les défis liés à la féminisation du vélo.

Cette journée du 8 mars met en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la fin des inégalités femmes-hommes. Que ce soit dans le vélo ou dans le sport de façon plus générale, les femmes ne représentent qu’une partie infime des pelotons. Quels sont les freins ?

Les freins à la participation des femmes


Il existe plusieurs freins à la participation des femmes dans le cyclotourisme. L’insécurité est l’un des principaux obstacles : les femmes peuvent éprouver de la peur lorsqu’elles participent à des activités physiques en plein air, seules, en particulier dans des endroits isolés ou peu fréquentés. Tous ces facteurs peuvent agir de manière isolée ou combinée pour expliquer pourquoi les femmes effectuent moins d’activité physique que les hommes.

Selon Strava, les femmes effectuent 25 % de temps d’activité physique de moins que les hommes en France (15 % de moins dans le monde). Cela représente en moyenne 38 minutes de moins par semaine que les hommes.

Les efforts de la Fédération française de cyclotourisme


Au sein de la Fédération française de cyclotourisme, même si les mentalités évoluent, le constat est mitigé et reste fragile : le nombre de licenciées féminines est aux alentours de 17 %. C’est pour cela qu’à la Fédération française de cyclotourisme, nous travaillons ardemment à la promotion de l’égalité des sexes car le chantier est immense et nécessaire.
 

La parole à Lydie Chénot, présidente de la Fédération française de cyclotourisme


Ces dernières années, et plus encore après la période Covid, de nombreuses femmes ont osé franchir le pas et se lancer dans les activités outdoor, notamment la pratique du vélo. Sur nos routes et nos chemins, elles sont de plus en plus nombreuses à rouler, seules ou en groupe, preuve d’un engouement réel pour cette activité sportive.

Lydie Chénot, notre présidente en action.

Malgré cet intérêt croissant, la pratique du cyclotourisme au sein de notre fédération reste majoritairement masculine. Et cette tendance ne se limite pas aux sorties à vélo, elle se reflète également dans la prise de responsabilités au sein des clubs et des structures fédérales, où les femmes restent encore sous-représentées.

Les axes d’effort à privilégier


La loi sur la gouvernance du sport de 2022 a marqué un tournant en matière de parité en imposant une représentation plus équilibrée des femmes au sein des instances nationales des fédérations sportives. Le chemin est encore long et l’objectif fixé est ambitieux : atteindre la parité d’ici 2028 au sein des structures régionales.

Comment soutenir et développer cette dynamique au sein de la Fédération française de cyclotourisme ?


Pour atteindre les 20 %, voire plus, de pratiquantes au cours de cette mandature, plusieurs axes d’effort peuvent être privilégiés :
  • Développer le réseau d’ambassadrices : ce réseau va se développer et s’agrandir au fil du temps, pour accorder plus de place et de visibilité aux femmes.

  • La commission Promotion de la mixité : avec une co-présidence femme/homme, dirigée par Joëlle Raout et Patrice Delga, cette commission joue un rôle clé dans la promotion de l’égalité des sexes.
 

Rassurer et intégrer les femmes dans les clubs

  • Un accueil de qualité : l’intégration des femmes dans les clubs passe avant tout par un environnement convivial et propice à l’échange. Avant de parler technique ou performance, il est essentiel de créer une atmosphère où chacune se sent à l’aise et légitime.

  • Encourager le partage d’expériences : favoriser une montée en compétence progressive et respecter le rythme de chaque pratiquante.

  • Mettre en place des créneaux dédiés : faciliter l’intégration et renforcer la confiance des nouvelles pratiquantes.

Encourager l’engagement des femmes dans la gouvernance

  • L’implication des femmes ne doit pas se limiter à la pratique : pour faire évoluer les mentalités, il est essentiel qu’elles puissent également accéder aux postes à responsabilités ou d’encadrement.
     

  • Donner de la visibilité et valoriser les parcours inspirants : mettre en avant les femmes engagées dans le cyclotourisme à travers la communication fédérale.

  • Favoriser les dynamiques colaboratives : développer et faciliter des actions de mentorat et de co-présidence pour accompagner celles qui souhaitent s’investir dans la gouvernance des clubs et des structures fédérales.

Nous avons, tous et toutes, un rôle clé à jouer pour transformer durablement les pratiques. Collectivement, faisons en sorte que la place des femmes au sein de notre Fédération et dans la pratique du cyclotourisme devienne une évidence, et non plus une exception !

 
Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Jean-Luc Armand
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