Nature : Jussie-sur-Cher
Une belle hypocrite
Quoi de plus apaisant que cette vue estivale de St Aignan au pied de son château, St Aignan où coule le Cher, rivière tranquille s’il en est, propice à la croisière bucolique et à la méditation halieutique ? Là au creux d’un méandre une floraison flamboyante à fleur d’eau vous incite à la photo. Qui pourrait se douter que sous cette apparence attrayante et décorative se cache un redoutable envahisseur capable en quelques saisons d’occulter les plans d’eau de notre bonne France ? La Jussie, « puisqu’il faut l’appeler par son nom », ou encore Ludwigia, originaire d’Amérique du Sud, s’est évadée un jour de nos aquariums ; elle fait partie du cercle préoccupant des « pestes végétales».
Un monde sans cœur et sans pitié
Les exemples foisonnent de ces expériences écologiques involontaires dues à l’Homme, qui importe sans conscience ni précaution des animaux ou des végétaux de contrées lointaines, provoquant accidentellement des déséquilibres irréversibles ; ce sont toujours les espèces indigènes qui en pâtissent, pour au moins deux raisons : l’envahisseur n’a pas d’ennemis en ces lieux. Les espèces indigènes sont sans défense devant cet inconnu. C’est alors la loi du plus fort qui prévaut.
Texte : Marcel Vaillaud