Nature : Dis Papa, ça fleurit la vigne ?
Est-il chose plus naturelle et normale que de commencer à trouver à la fin de l’été des grappes de raisins sur les ceps de vigne ? Quel cyclo n’a pas ressenti le besoin impérieux d’aller tester sur pied la qualité du fruit, espérance d’une bonne récolte ? C’est un des plaisirs familiers du cyclotourisme saisonnier dans nos pays de viticulture. Un jour, je demandais à un viticulteur s’il avait vu fleurir sa vigne et il m’a regardé avec les yeux incrédules du paysan examinant un citadin avec commisération. Et pourtant ! Bien sûr qu’elle fleurit la vigne, sinon comment aurait-elle des fruits ? C’est une plante à fleurs, aucun doute là-dessus.
Dans la discrétion des grapillons
La floraison est un moment aussi crucial que discret du cycle de la plante car on ne peut pas dire que la fleur soit spectaculaire, 3 ou 4 mm, verdâtre, mais non sans élégance dans son épanouissement ; les cinq sépales sont réduits et juste discernables, les cinq pétales soudés forment un dôme globuleux ; et puis le dôme s’ouvre par la base, les pétales s’enroulent vers le haut et forment un moment une coiffe protégeant les étamines. Enfin la coiffe tombe et les cinq étamines s’étalent, entourant le pistil globuleux, le futur grain de raisin. La fécondation suivra, le vent s’en chargera et très vite les grappes familières pendront aux sarments. Alors, au cours des premières pédalées du printemps, ça vaut peut-être le coup de s’arrêter pour scruter cet événement fugace, au bon moment. Fin mai, début juin, selon les régions.
Texte : Marcel Vaillaud