Le bénévolat chez les jeunes
Ils balisent, ils ravitaillent, ils dépouillent, ils contrôlent… Les jeunes savent mettre la main à la pâte, au service de leur club, le sourire et la bonne humeur en plus. Vous les avez sans doute vus dans les randonnées, les concentrations.
Nos écoles n’ont pas de murs et nos jeunes savent partager la compagnie des adultes. À leur côté comme participants ou à leur service, parmi les bénévoles. À écouter les jeunes et leurs éducateurs, on mesure que cette présence, c’est tout bénef. Les jeunes sont valorisés et apprécient la confiance que les adultes leur témoignent et, mine de rien, ils enrichissent leur apprentissage de la vie en société. Observons-les, écoutons-les…
À la table de dépouillement
Samedi 30 novembre, La Bastide-de-Sérou, une salle et un tas de bulletins de vote à dépouiller. C’est dans cette petite cité de l’Ariège que le Club des Cent Cols tient son assemblée générale annuelle. Le club voisin du Cyclo et VTT du Château d’eau est impliqué dans le dépouillement des votes. Les jeunes de l’école cyclo – qui constituent 67 % de l’effectif – sont aux premières loges, l’éducation à la vie associative est un point du projet pédagogique et, pour Florian, l’éducation commence dès 10 ans. Pour Estelle, 17 ans, ce pourrait être l’ultime répétition avant les prochaines élections municipales, premier acte de sa majorité mais…manqué de quelques jours ! Valentin et Gérald, qui se sont « fait la main» lors de l’assemblée générale du club, jugent cette opération beaucoup plus compliquée : « Il faut rester attentif, réactif et vigilant » sous le regard des aînés.
À la table de ravitaillement
Cénomes, un village des confins de l’Aveyron. Les participants du BCMF Caroux-Espinouse se pressent, nombreux, affamés, autour des tables dressées par les organisateurs du club héraultais de Fabrègues. Les sandwichs disparaissent aussi rapidement qu’ils arrivent. Benji, Julien, Laurine et Alexandre s’activent, s’affairent, ça ne rigole pas. L’appétit des anciens ne leur accorde aucun répit. Et demain, ils seront encore présents à l’heure de la clôture pour pointer les arrivants, sourires et quelques cernes de fatigue en prime. Ces exemples, nous pourrions les multiplier… Je repense à Antoine et Fanny, 12 ans. Chez les Compagnons randonneurs du pays de Bitche, le jour de la randonnée « À travers le pays de Bitche », tout le monde est réquisitionné. Et les deux jumeaux n’ont pas chômé !
De la table à cartes à la table à tapisser
Jacky, de l’école cyclo d’Availles-en-Châtellerault, assure : « Les jeunes sont prêts à donner un coup de main à leurs éducateurs, il suffit de les impliquer dans nos actions et de leur faire confiance. Ils sont pleins de bonne volonté. Depuis deux ans, ils participent au fléchage de notre rando VTT. Nous leur confions une petite portion de 3 à 4 km. Ils étudient la carte puis partent avec piquets, flèches, rubalises et plan. Cet hiver, quatre à cinq jeunes nous ont aidés à rénover notre local. » Les fins calculateurs appellent cela un retour sur investissement.
Cartes sur table
Hippolyte nous explique sans détours que dans son école, les jeunes sont « intéressés » : « J’ai 12 ans et je fais partie du club de Saint-Germain-de-Tournebut-Montebourg. Avec d’autres copains du club, je participe au balisage des chemins de randonnée avec Hubert Huet, le responsable de l’école cyclo. Plusieurs fois dans l’année, on suit un parcours de randonnée à pied ou à vélo et on refait le marquage là où c’est nécessaire. On fait également le marquage pour les randonnées VTT organisées par le club, telle que la Randonnée des châtaignes qui a eu 650 participants cette année. Cela rapporte des fonds pour l’école cyclo et il y en a besoin, car elle est indépendante du reste du club. L’argent ainsi récupéré nous permet de participer aux sorties jeunes de la fédération comme le Trait d’union ou la Semaine des jeunes et de se doter de vélos, de matériel de vidéo. De plus, on passe toujours un bon moment entre copains et on fait de la cartographie. ».
À la table des anciens
André Exubis et Pierre Roques ne s’y sont pas trompés en se mêlant à la « cohorte juvénile », selon l’expression de notre sage pyrénéen : un petit coup de jeunes pour une concentration traditionnelle, ça fait du bien !
Michel, de l’école du Club olympique bayonnais, a cette année encore conduit ses troupes vers le site choisi pour l’Appel des Pyrénées :
« Cette année, c’est sous la fraîcheur matinale d’un début d’automne que nous nous rendons à Aydius. Il ne fait que 3 °C. Le soleil levant aidant, les paysages dans cette vallée d’Aspe sont magnifiques. Les forêts n’ont pas pris encore leurs couleurs automnales, et repoussent un peu plus l’hiver. Un petit arrêt à Bedous s’impose. Il faut se réchauffer un peu en prenant un petit encas avant de monter sur Aydius. Déjà des cyclos redescendent. Notre petit groupe entame la montée, certains en sifflotant, d’autres avec un peu d’appréhension, c’est leur premier col. Les ”bonjour, salut, bon courage”, fusent de toute part, pour donner un peu d’entrain à nos jeunes. Ah ! dur, le dernier kilomètre. Nous voilà tous à Aydius un peu essoufflés, certes, mais heureux d’être là, parmi nos aînés, pour honorer Léon Creusefond, le fondateur de ce rendez-vous incontournable de fin de saison pour tout cyclotouriste qui se respecte. Un petit goût de jeunes, au milieu de tous ces cyclos d’un âge respectable, amène un peu de fraîcheur et d’espoir pour la relève de notre sport. Une petite pause, pour récupérer un peu, et nous prenons le chemin du retour. La température a monté de quelques degrés… ».
Georges Golse