« La vie sans Paul » : un documentaire qui interroge sur la violence routière et notre rapport au vélo
L’accident mortel qui a fauché Paul fut un drame qui a profondément marqué le monde du vélo et bien au-delà. De cette tragédie est né La vie sans Paul, un documentaire de 40 minutes réalisé par Yann Foreix et Juliette Halliez pour le service vidéo du Parisien. Un film pudique et profondément humain, qui dépasse le simple fait divers pour questionner la place du vélo, la violence routière et notre capacité collective à faire société. Nous avons eu vent de ce film par le biais de la newsletter de Léry Jicquel intitulée « le concentré vélo ».
Un choc personnel et journalistique
Pour Yann Foreix, journaliste et figure bien connue de Biclou, la série vidéo du Parisien consacrée à la culture vélo, la mort de Paul Varry agit comme un électrochoc. Cycliste du quotidien, il connaît intimement ce qu’il nomme la « violence volontaire » : celle de conducteurs qui transforment leur véhicule en instrument d’agressivité, parfois dramatique.
Juliette Halliez, journaliste au Parisien, pratique le vélo de manière plus occasionnelle. Pourtant, elle confie ressentir depuis longtemps cette agressivité diffuse qui dissuade tant de personnes de se lancer dans le cyclotourisme urbain ou le vélo du quotidien. Ensemble, ils prennent conscience qu’il n’est plus possible de traiter ces drames comme de simples faits divers.
Aller au-delà du fait divers
Très vite, l’émotion suscitée par la mort de Paul dépasse le cercle des cyclistes. Les rassemblements d’hommage à Paris révèlent une identification forte : beaucoup se projettent en lui, réalisant que cela aurait pu leur arriver. Cette onde de choc confirme aux deux journalistes la nécessité de raconter cette histoire autrement, dans la durée et la profondeur.
Le documentaire prend alors une dimension singulière avec la rencontre des parents de Paul, Nathalie et Pascal. Ils ouvrent leurs portes aux caméras. Le lien de confiance se construit lentement, notamment avec le père, profondément marqué par le deuil. Le tournage s’étale sur plusieurs mois, au fil des saisons, pour respecter leur temporalité et montrer l’évolution de la douleur.
Réintroduire de l’empathie sur la route
Au cœur du projet, un objectif clair : réintroduire de l’empathie entre les usagers de la route. Faire comprendre que quelques secondes d’agressivité peuvent détruire une famille. Le documentaire parle de vélo, mais aussi de deuil, un processus universel, long et complexe.
Pour Yann Foreix et Juliette Halliez, si La vie sans Paul permet à quelques spectateurs de changer leur regard, d’adapter leur comportement, alors le film aura rempli sa mission. Une démarche qui résonne particulièrement avec les valeurs du cyclotourisme : respect, partage de la route et découverte des autres.
Et après ?
Ce format de 40 minutes constitue une première pour Biclou et pour le service vidéo du Parisien. Un pari ambitieux, susceptible d’ouvrir la voie à d’autres projets éditoriaux de fond autour du vélo, de ses usages et de ses enjeux. Le suivi du procès et de la famille de Paul se poursuivra, dans la continuité de ce travail journalistique engagé. Un film nécessaire, qui rappelle que derrière chaque itinéraire vélo, chaque trajet du quotidien ou chaque voyage à vélo, il y a avant tout des vies humaines.
Rencontre avec les journalistes Juliette Halliez et Yann Foreix
Pour découvrir l’intégralité de l’interview réalisée par Léry Jicquel pour Le Concentré Vélo et en savoir plus sur les coulisses du documentaire, rendez-vous ici :
https://leconcentrevelo.substack.com/p/hors-serie-les-coulisses-de-la-vie
La Fédération française de cyclotourisme, un acteur historique de la sécurité routière
Depuis toujours, la Fédération française de cyclotourisme place la sécurité et le respect mutuel au cœur de ses priorités. Ce travail de fond, coordonné par une commission nationale Sécurité dirigée par Denis Vitiel et composée d’experts s’appuie sur un réseau de :
- Délégués régionaux dans chaque comité régional.
- Délégués départementaux dans chaque comité départemental.
- Plus de 2 000 délégués de club à travers la France.
« Notre objectif est de sensibiliser en permanence nos adhérents, mais aussi tous les usagers de la route, aux bonnes pratiques et à la sécurité, » explique Denis Vitiel.
La Fédération collabore également étroitement avec les ministères concernés pour étendre son influence au-delà de ses adhérents et promouvoir une culture du respect sur les routes.






