Rencontrer Françoise Le Pabic, c’est découvrir une femme dont l’énergie et la détermination n’ont d’égales que sa passion pour le vélo et la santé. Pédiatre allergologue à la retraite, elle consacre aujourd’hui son temps à promouvoir l’activité physique pour tous, à travers son engagement au sein de la commission Sport-Santé de la Fédération française de cyclotourisme et comme secrétaire du club « Tous à Vélo pays de Lorient ». Son parcours, à la fois professionnel et associatif, est une source d’inspiration pour toutes celles et ceux qui souhaitent allier sport, santé et convivialité.

Françoise n’a pas toujours été une passionnée de cyclotourisme. Marathonienne à l’origine, elle a dû se réinventer après des blessures répétées. « Quand on se blesse régulièrement, on pense à une autre activité », confie-t-elle. C’est sa fille, déjà cycliste, qui l’a initiée au vélo il y a sept ans. « J’ai commencé par du vélo rando, puis j’ai découvert le vélo de route. Contrairement à la course à pied où je régressais, le vélo m’a offert une nouvelle marge de progression, et surtout, l’envie de voyager », raconte-t-elle avec enthousiasme.

Son premier contact avec la Fédération française de cyclotourisme a été décisif : « Lors d’un séjour cyclo à Céreste, j’ai partagé ma chambre avec une passionnée de vélo. Elle m’a donné envie de continuer. » Une rencontre qui a marqué le début de son engagement associatif.

Françoise est aujourd’hui une figure active de la commission Sport-Santé de la Fédération, aux côtés de Patrice Delga, le médecin fédéral. « Notre mission actuelle est d’accompagner les Maisons Sport-Santé, qui orientent et soutiennent les personnes vers une pratique d’activité physique adaptée, quel que soit leur âge ou leur condition », explique-t-elle. Ces structures, créées en 2019 par les ministères des Sports et de la Santé, ont déjà accompagné plus de 870 000 personnes.

Pour Françoise, le vélo est un outil idéal pour la remise en forme, d’autant plus avec l’essor des vélos à assistance électrique (VAE) : « Le VAE gomme les différences de niveau et rend le vélo accessible à tous. » Une conviction qu’elle met en pratique au sein de son club, « Tous à Vélo pays de Lorient », créé en réaction à l’exclusion des VAE dans son ancien club. « Nous avons voulu un club plus inclusif, proche de la philosophie de Vélocio », souligne-t-elle. Le club, qui compte déjà 53 inscrits en section Gravel, prouve que l’innovation et l’ouverture attirent.

Pour Françoise, la parité n’est pas une option, mais une nécessité pour refléter la diversité des pratiquants.

Françoise est convaincue que les femmes ont leur place dans les instances dirigeantes du cyclotourisme. « Dans notre club Gravel, nous sommes presque à parité. Les femmes apportent de la convivialité, de l’empathie et de l’écoute », observe-t-elle. Elle se souvient d’une anecdote marquante, alors qu’elle était interne en pédiatrie : « Un père a refusé de croire que j’étais le médecin, simplement parce que j’étais une femme. » Un épisode qui renforce sa détermination à promouvoir l’égalité.

« Les femmes ont une conception du vélo différente, moins axée sur la performance. Leur présence change la dynamique des groupes », ajoute-t-elle. 

Françoise ne se contente pas de militer pour la parité : elle agit. Grâce à sa formation d’éducateur sportif sport santé, elle collabore avec les maisons de santé locales pour intégrer le vélo dans les parcours de soins. « Hier, j’ai reçu un SMS d’une femme adressée par la Maison Sport Santé à la suite d’une consultation avec son pneumologue. Elle viendra faire sa première sortie avec nous. C’est ça, la réussite : rendre le vélo accessible à tous, y compris pour des raisons de santé », partage-t-elle, fière de ces petits pas qui changent des vies.

Son conseil aux femmes hésitant à s’engager ? « Il faut oser ! Trouvez votre voie, entourez-vous de personnes bienveillantes, et les responsabilités viendront naturellement. »

Françoise incarne l’alliance entre passion, engagement et pragmatisme. « Le vélo, c’est la liberté. Que ce soit sur route, en Gravel ou en VAE, l’important est de prendre du plaisir », conclut-elle. Son parcours montre que le cyclotourisme est un terrain fertile pour l’innovation, l’inclusion et la santé.

« Nous avons tous un rôle à jouer pour rendre le cyclotourisme plus accessible et plus représentatif. Alors, à vos vélos ! »