Déléguée régionale en charge de la formation au sein du COREG Bretagne, elle a su transformer sa passion pour le VTT en un engagement associatif et fédéral marqué par l’inclusion, la transmission et une touche de douceur bretonne. Son parcours, à la fois humble et déterminé, montre que le cyclotourisme n’est pas qu’une question de performance, mais aussi de plaisir partagé et d’ouverture à tous.

Son engagement ne s’arrête pas là : elle est aujourd’hui active au sein de son club KEMPER VTT et du CODEP 29. « Mon objectif est de passer le relais aux nouvelles générations, pour que le cyclotourisme reste un espace de partage et de convivialité ».

Evelyne n’a pas toujours été une figure du cyclotourisme. Tout a commencé en 2003, lorsqu’elle décide d’accompagner son mari, déjà licencié, dans la pratique du VTT. « Le but était de partager une activité sportive avec lui, mais aussi de mesurer mes propres capacités, malgré mes handicaps », confie-t-elle. Ce qui n’était au départ qu’un loisir est rapidement devenu une passion, puis un engagement associatif.

Son tournant ? L’ouverture de l’école VTT au sein de son club, KEMPER VTT. « Je n’avais pas les compétences physiques pour encadrer les jeunes, mais j’avais des compétences administratives », explique-t-elle. Une opportunité qui l’a menée à suivre les formations fédérales, jusqu’à obtenir son monitorat. « La Fédération propose des formations accessibles, qui permettent de progresser et de s’investir davantage », souligne-t-elle.

Evelyne n’a pas eu de mentors dans le milieu sportif, mais elle puise son inspiration dans son entourage personnel, où elle a appris l’importance de l’engagement et de la persévérance.

Pour Evelyne, les femmes ont un rôle clé à jouer dans les instances dirigeantes du cyclotourisme. « Elles apportent un regard différent, moins compétitif, plus axé sur le plaisir et la convivialité », estime-t-elle. Une philosophie qu’elle met en pratique au quotidien, notamment à travers son approche du VTT : *« Je roule pour le plaisir, pas pour la performance. »

Son conseil aux femmes hésitant à s’engager ? « Rejoignez des clubs où il y a déjà des femmes, même s’il n’y a pas de section féminine dédiée. » Pour elle, la légitimité ne se décrète pas, elle se construit par l’action et la bienveillance.

Depuis sa retraite en 2019, Evelyne consacre une grande partie de son temps à son engagement bénévole. « Je n’ai pas vraiment réfléchi à la question, j’ai fait ce qui me semblait juste pour moi et pour les autres », avoue-t-elle avec simplicité.

Au sein de l’école VTT de KEMPER, Evelyne et son équipe ont mis en place une dynamique inclusive pour attirer les filles et les mamans. « Nous encourageons les filles à nous rejoindre dès le plus jeune âge, et nous faisons appel aux mamans pour encadrer les sorties », explique-t-elle. L’objectif ? « Garder en tête le plaisir de rouler ensemble, sans esprit de compétition. »

Les résultats sont là : l’école, qui comptait seulement 13 jeunes en 2010, en accueille aujourd’hui entre 60 et 70 chaque année, avec plus de 20 encadrants formés et licenciés. « C’est une fierté de voir cette dynamique se maintenir », partage Evelyne.

Evelyne s’interroge cependant sur l’avenir : « Les nouvelles générations sont très prises par leurs activités professionnelles. Elles cherchent des loisirs à consommer plutôt qu’à s’investir. » Un défi qu’elle relève avec pragmatisme, en essayant de transmettre sa passion aux plus jeunes.

Parmi ses plus grandes satisfactions, Evelyne cite la médaille qui lui a été remise par le préfet pour son engagement. « C’est une reconnaissance qui m’a touchée, car elle valorise le travail collectif mené au sein du club et de la fédération », confie-t-elle.

Evelyne Baudouin prouve que l’engagement associatif n’est pas une question de genre, mais de passion et de détermination. « Il ne s’agit pas de chercher le conflit entre hommes et femmes, mais de travailler ensemble pour faire avancer les choses », rappelle-t-elle.

« Le cyclotourisme est une école de vie. Il apprend à se dépasser, à partager et à prendre du plaisir. À toutes celles qui hésitent encore, je dirais : lancez-vous, vous avez votre place ! »