Dans la roue de Lucien Alfonso, leader du groupe Cyclo-Bal
Pour en savoir un peu plus sur le feu qui anime ce groupe de musiciens pas comme les autres, nous sommes partis à la rencontre de son leader : Lucien Alfonso.
Pouvez-vous nous raconter comment est née l’idée du Cyclo-Bal et ce qui vous a inspiré à fusionner la musique et le vélo ?
Depuis plus de dix ans, nous jouons en France et à l’étranger avec plusieurs formations dont Le Petit Bal de Poche. Des fois, nous pouvons faire huit heures en train ou camion pour une date isolée. Étant passionné de voyage à vélo et me déplaçant toujours avec un violon sur le porte-bagage, j’ai motivé mes collègues pour partir en tournée à vélo. C’est un mode de tournée bien plus doux et quand nous sommes dans une région, nous mutualisons les dates afin de s’imprégner des environs et de la culture locale.
Votre musique s’inspire des trésors de la musique populaire parisienne. Quelles sont vos influences principales et comment les intégrez-vous dans vos compositions ?
Parisienne, mais pas que ! Je peux écouter une sonate de Mozart comme du Busta Rhymes. J’ai grandi entre la musique classique, le jazz et la chanson. Tchaïkovski, Ravel, Grappelli, Boby Lapointe, Henri Salvador…
Pour mes compositions, tout dépend pour quoi j’écris : si c’est une pièce instrumentale ou une chanson. Pour l’album du Cyclo-Bal, je me suis inspiré des différents styles que nous jouons avec le bal de Poche (rock, salsa, swing…).
Le Cyclo-Bal est connu pour ses performances en plein-air et son approche écologique. Comment parvenez-vous à concilier les exigences logistiques d’une tournée avec vos valeurs environnementales ?
Nous prônons l’acoustique et la mécanique. Mais au-delà d’un certain nombre de personnes, cela devient complexe. Les structures accueillantes ont toujours un système de sonorisation ou un contact en disposant d’un. Nous trouvons toujours une solution. Dans l’idéal, nous aimerions développer un partenariat avec une structure qui met en place un dispositif où le public pédale et alimente l’amplification, comme Pédale tes Watts par exemple.
Vous venez de sortir un album hommage au vélo. Pouvez-vous nous parler du processus de création de cet opus et des thèmes que vous y explorez ?
J’aime bien interpréter des chansons mais je préfère les composer. Je trouve cela plus excitant. Et l’idée d’un album-concept autour du vélo me bottait bien. J’ai donc listé des thématiques et des anecdotes de mes propres voyages que j’ai mis en chansons, influencées de styles dansants : le bivouac, le vélo électrique, le dopage, le vent de face…
Vous collaborez désormais avec la Fédération française de cyclotourisme. Comment ce partenariat a-t-il vu le jour et qu’espérez-vous accomplir ensemble ?
J’ai contacté la Fédération française de cyclotourisme sans trop d’espérance pour parler de notre projet. Dans l’heure, Bertrand Houillon, chargé de la communication, m’a proposé de jouer pour « Ensemble à vélo », au vélodrome Jacques Anquetil. Malgré la météo capricieuse, c’était un très bel événement et c’est une super équipe !
Le partenariat avec la Fédération nous est très précieux. Elle peut compter sur nous. Et pourquoi ne pas mettre en place un festival cyclo-musical ensemble ?
Le voyage à vélo semble être une source d’inspiration majeure pour vous. Pouvez-vous partager une anecdote ou un moment marquant de vos aventures cyclistes ?
Lors d’un voyage dans le Pays basque, j’avais perdu une vis du porte-bagage arrière. Il s’affaissait sur ma roue. À Saint-Étienne-de-Baigorri, en allant chez un garagiste qui était quelques kilomètres plus loin, nous avons croisé un couple de voyageurs à vélo avec un chargement qui en disait long sur leurs périples. Ils avaient fait presque 50 pays. C’était leur mode de vie. Le gars m’a sorti un sac plastique avec la vis exacte qui me manquait. Des gens formidables.
En voyage à vélo, les rencontres sont riches et peuvent être décisives pour la suite du chemin.
Quels sont vos projets futurs pour le Cyclo-Bal ? Avez-vous des nouvelles idées ou des directions que vous souhaitez explorer avec le groupe ?
Après cette deuxième saison, j’aimerais développer trois axes :
– travailler avec des lieux insolites du patrimoine avec des acoustiques naturelles remarquables ;
Quel message souhaitez-vous transmettre à votre public à travers votre musique et vos actions écologiques ?
Je pense à la scène du film Jour de fête de Jacques Tati où la fête foraine arrive et s’installe. La population s’égaye et une certaine ambiance légère prend place. En traversant une majorité de villages où les cafés et les boulangeries ferment, nous nous rendons compte qu’une chose essentielle est en train de se perdre, c’est le lien social. À travers une randonnée cyclo ou un bal, cela revient vite. Sans vie sociale, on se renferme dans la peur et le smartphone ou la télévision devient l’attraction principale. Pas sûr que ce soit la meilleure chose…
Pour les cyclos qui ne connaissent pas encore le Cyclo-Bal, que diriez-vous pour les convaincre de venir assister à l’un de vos spectacles ?
Connaissant quelque peu le monde des cyclos, je sais que c’est un public festif et joyeux. Et la fête, c’est notre dada. En rejoignant le Cyclo-Bal, ils vont assister à un mariage des plus sensationnels qu’il soit !
Enfin, comment peut-on suivre vos actualités et se tenir informé de vos prochaines performances et ateliers ?
Sur le site du Cyclo-Bal (www.cyclobal.com) et les réseaux sociaux ! Et si le public veut soutenir notre projet, nous avons mis en place un système de crowdfunding sur HelloAsso !
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