Cyclomontagnarde des Hautes-Pyrénées : Heu-reux !
Le Tourmalet en ouverture
Les quelques kilomètres séparant Lourdes de Barèges, sur les rampes du Tourmalet, auront été nécessaires à la mise en jambe des cyclos venus parfois de très loin et souvent en club. Après le ravitaillement de Tournaboup, on emprunte « la voie Fignon » qui nous épargne la circulation automobile. Les choses sérieuses commencent. Nous gagnons le sommet à petits coups de pédale. Le Géant du Tourmalet nous attend là-haut sur son piédestal, impassible et sans doute blasé de voir tant de vélos.
La Hourquette d’Ancizan, à savourer sans modération
Les pentes sont vite dévalées. Loin de l’effervescence hivernale, les immeubles vides de La Mongie nous regardent passer, le regard triste. A Payolle, nous sommes conviés à un spectacle bucolique. Le long du ruisseau, les familles s’activent autour du barbecue tandis que les enfants s’égayent le long du torrent. Plus loin, des musiciens nous escortent en musique. Il en faudrait peu pour mettre pied à terre et se poser là un instant, mais déjà la pente se redresse et il faudra encore quelques efforts pour atteindre le col de la Hourquette d’Ancizan où nous attendent les applaudissements d’une joyeuse bande en 2CV mêlés aux sifflets stridents des marmottes.
Le col d’Azet pour réveiller les mollets engourdis
Pour l’option touriste, après une nuit de repos à Saint-Lary, c’est au petit matin, sous une brise fraîche et légère que le cyclotouriste commence la montée vers le village d’Azet, encore endormi, puis vers le col du Val Louron-Azet. Quelques pentes à 8 ou 9% réveillent les muscles engourdis. Le paysage qui s’offre à nous vient vite gommer les difficultés. Les sommets environnants émergent de la brume matinale, quelques traces de neige persistent sur les pics qui culminent entre 2000 et 3000 mètres. Au col, le panneau sera sur toutes les photos, puis descente très agréable vers Loudenvielle et son lac. Plus loin, la traversée d’Arreau nous laisse entrevoir un joli village, aux maisons à colombages, paisible en ce dimanche matin.
Le col d’Aspin pour boucler le parcours
Pas de répit, on ne s’attarde pas dans la vallée, on attaque tout de suite la montée vers Aspin. La file de vélos qui s’élance à la conquête du col ressemble à une colonne de fourmis de toutes les couleurs. De virage en virage, tout doucement, sur une pente moyenne de 6%, on se rapproche du but mètre après mètre. A l’arrivée, sous le panneau bleu « Col d’Aspin 1490m » quelques vaches attendent le cyclotouriste qui vient faire la pose. Goulûment, elles lèchent ses mollets tout salés et même le cadre du vélo. Il faudra les repousser pour reprendre la route vers Sainte-Marie de Campan où nous attend le repas de midi. Ce village est connu pour ses « mounaques » ou « mariolles », personnages grandeur nature faits de paille et vêtus d’habits réels leur donnant à s’y méprendre l’allure de vraies personnes. Assis sur des chaises devant les maisons ou postés sur des balcons ils offrent un spectacle immobile pas banal. Petit clin d’œil historique, à Sainte-Marie de Campan a été érigée une statue à la mémoire d’Eugène Christophe et la forge où il répara sa fourche cassée.
Une organisation sans faille, une ambiance sympathique et bon enfant
Comme des images venant se superposer les unes sur les autres, le spectacle était multiple. Le décor naturel, tout d’abord, offrait un cadre magnifique à ce brevet montagnard, au milieu des cimes. Les participants venus en groupe et vêtus de leurs maillots de club semblables, très organisés pour certains et parfois venant de très loin, faisait plaisir à voir. Quant aux bénévoles, issus de tous les clubs du département des Hautes-Pyrénées et arborant un tee-shirt où était mentionné : « Be Ha Py », ils n’ont ménagé ni leurs efforts ni leurs sourires ni leurs conseils pour aborder les cols en confiance. Les participants dont le nombre de féminines n’est pas à négliger, ont partagé efforts et bonne humeur. Bravo à toutes et à tous pour ce brevet pyrénéen, ces instants partagés dans la bonne humeur. Que les organisateurs soient ici remerciés !
Texte et photos : Carmen Burgos