Concours de Machines 2019 : Ils sont de retour
Pour Bernard Aussillou, le vélo représente bien plus qu’une passion, c’est un mode de vie, un amour indéfinissable qu’il voue aux longs trajets à bicyclettes. Il faut le savoir, il aime les longs trajets, mais il déteste souffrir à vélo, c’est pourquoi il accorde beaucoup d’attention à sa préparation. Idem pour la gestion de son allure, qui cale sur ses sensations. Il veut toujours être dans le plaisir et la découverte.
Si nous devions faire un portrait du personnage, nous pourrions dire que cet habitant d’Occitanie qui réside à Lisle-sur-Tarn est généreux comme l’est la cuisine de sa région ! Il aime partager ses passions, c’est pourquoi il occupe le poste de président de l’Amicale des Diagonalistes de France et s’implique également dans la vie de son club.
Paris-Brest-Paris ne fut pas une découverte, puisqu’il y participait pour la sixième fois. Par contre cette édition restera dans sa mémoire comme une première. « C’est la première fois que j’ai aucun souci physique, je me suis senti bien du début à la fin » déclara-t’il à l’arrivée. Il faut dire qu’en amont, il avait accumulé les kilomètres et avait une préparation physique au top.
Très froid la nuit
Ce qu’il retiendra de cette édition, c’est la météo exécrable des premiers jours. La pluie la journée, le froid la nuit. A certains moment la température atteignait péniblement les 5 degrés. Mais Bernard avait prévu « le pire », il avait avec lui tout l’équipement d’hiver ce qui lui a permis de vivre ces épisodes dans un relatif confort.
À aucun moment, il n’a douté de ses capacités à terminer l’épreuve, il savait qu’il serait au bout de cette fabuleuse randonnée. Pourtant, à plusieurs reprises, il fut en prise à des hallucinations. Ce phénomène est assez classique sur les épreuves d’endurance qui privent les concurrents de sommeil. Pour Bernard, ce qui était le plus gênant était ce tunnel créé par le faisceau lumineux de son phare avant, et qui occultait tout le reste. Parmi les « apparitions », Bernard se souvient avoir vu bouger à plusieurs reprises les feux rouges et autres panneaux de signalisations. Le paroxysme fut atteint quand un peloton le doubla, et que réflexion faite, le cycliste était en fait tout seul. Du coup, une pause s’imposa !
Lorsqu’il arriva à Dreux, soit une cinquantaine de kilomètre de l’arrivée, Bernard avait deux possibilités. Soit il fonçait dans la nuit pour « claquer » un chrono soit il faisait une petite nuit de 4 heures ce qui permettrait à sa famille de venir l’accueillir à une heure plus raisonnable à Rambouillet. C’est bien entendu la seconde option qui fut choisie pour le plus grand bonheur de ses supporters.
Une fois la ligne d’arrivée franchie, l’épreuve n’était pas terminée pour lui qui participé aux concours des machines. La randonneuse fut observée sous toutes les coutures par deux experts et fut déclarée conforme. Rien n’avait bougé, les soudures, les composants, l’attèlement. Cependant, l’équipage ne sera pas dans les trois premiers de ce concours des machines. L’équipe n’avait que très peu d’espoir, il ne répondait pas à un critère, celui du vélo pliant. Mais qu’importe, Bernard est complètement satisfait du travail de Philippe et c’est bien là l’essentiel.
Au final, Bernard Aussillou termine ce 19e Paris-Brest-Paris en 87 heures, ce qui le satisfait grandement. Quelques heures après l’arrivée, les jambes ne sont pas trop lourdes, le seul souci vient de la selle. Il a selon ses mots « les fesses complètement mâchées… » La question, que tout le monde se pose désormais est « sera-t-il au départ du prochain PBP dans 4 ans ?