BRM : Premier 300 km à Flins (78)
Les années de Paris-Brest-Paris (tous les 4 ans), les brevets de longue distance sont toujours plus prisés puisque les candidats doivent impérativement présenter les 4 BRM (Brevets de Randonneurs Mondiaux) de 200, 300, 400 et 600 km pour pouvoir s’inscrire à la randonnée mythique des cyclotouristes. Ce week-end, nous étions deux au club à vouloir effectuer ce 300 km : Michaël Albrecht, un habitué des randonnées au long cours et moi, dont la plus longue randonnée était le dernier Levallois-Honfleur…
Lever aux aurores… pour rouler durant la nuit !
Premier écueil à surmonter pour participer à un 300 km : le réveil matinal. En effet sur les 7 brevets qualificatifs de 300 km organisés en Ile-de-France, un seul a lieu l’après-midi (14 h) tandis que les 6 autres ont lieu le matin entre 3 et 5 h. Heureusement celui de Flins débutait à 5 h, ce qui impliquait pour nous un lever à 3 h 30… Or, même en arrivant à l’heure pour le retrait de la carte de route, que l’on obtient qu’après vérification de l’éclairage du vélo et du port du gilet fluorescent, on se rend compte qu’une majorité des cyclos attendait depuis un bon moment les 5 heures précises pour avoir l’autorisation de s’élancer ! Leurs motivations pour partir si tôt ? Pouvoir suivre les premiers groupes à bonne cadence et se dire que lors des arrêts, il y aura toujours d’autres groupes de cyclos partis derrière…
De la bruine… et la forêt de Rambouillet de nuit
C’était notre cas puisque nous sommes finalement partis à 5 h 25 sous la bruine. On apprenait plus tard que 136 cyclos était parti dans le créneau de départ autorisé (De 5 à 6 h). Dès la sortie de Flins, la bruine nous accompagnait, mais heureusement, on s’était rallié à un groupe d’une dizaine de cyclos du club organisateur, qui en plus de bien connaître l’itinéraire, disposait presque tous d’un GPS ! Une aubaine pour nous car sur les BRM, l’itinéraire n’est pas fléché. Autonomie oblige. En même temps que la pluie s’arrêtait aux abords de la forêt de Rambouillet, les premières lueurs du jour se levaient vers Epernon au 50e km. Finalement cette première expérience de nuit aura été courte !
Traversée de la Beauce, vent contraire.
Après cette mise en jambes nocturne, on arrive dans le village d’Umpeau (Ca ne s’invente pas !) aux portes des plaines de la Beauce, où s’est bien connu le vent souffle fort… En plus d’être fort, il était de face. Heureusement le premier contrôle de Sours (78e km) et les incontournables arrêts café ou boulangerie qui vont avec, permettait de « couper » cette longue et usante procession vers le Perche. Evidemment cette portion ventée a mis à mal l’unité des groupes et beaucoup se sont disloqués durant cette traversée.
Le Perche, plus vallonné et vent de côté…
Changement de cap pour le second contrôle d’Authon-le-Perche (Km 142) juste avant la mi-parcours. La pluie refait une courte apparition, mais au moins le vent souffle le plus souvent de côté cette fois, ce qui est un moindre mal. Le parcours plat comme une limande jusqu’à ce stade devient plus vallonné dans les collines du Parc Naturel du Perche, mais rien d’insurmontable, ce qui permet d’arriver à la Ferté-Vidame et son château, à l’approche des 200 bornes… La pause casse-croûte lors de ce 3e contrôle devient plus longue, mais on ne s’arrête pas pour autant au restaurant !
Le coursier à vélo et sa transcontinentale
La dernière partie de notre aventure se résume à trois moments forts. Le premier est la rencontre avec ce jeune cyclo qui bouclait la distance sur son vélo à pignon fixe avec ses habits de ville ! Devant notre étonnement, il nous raconte son job de coursier à vélo dans Paris et son envie de participer cet été à la Transcontinentale, un raid en autonomie de 4000 km entre Londres et Istanbul… Pour lui, le 300 km n’est qu’une formalité. Second souvenir, le dernier contrôle de Nogent-le-Roi où nous avons été bloqué par la fête de la ville et le défilé déguisé, suivi des trombes d’eau tombées à Houdan pour « fêter » notre retour dans les Yvelines. Enfin, l’ultime « coup de tampon » de la journée pour homologuer ce BRM 300. Au terme du délai maximum des 20 h, 135 cyclos avaient achevé ce périple pour un seul abandon ! Le temps de dire au revoir et merci à Michaël pour son aide logistique et les longs bouts droits tirés dans la Beauce, et il était déjà temps de se projeter vers un futur 400 km, nouveau sésame requis pour s’inscrire sur Paris-Brest-Paris…
Texte : Frédéric Millet