Annie Londonderry – La pionnière qui a bravé le monde à vélo

Lorsqu’on parle de cyclotourisme et de voyage à vélo, on pense souvent aux exploits des cyclistes modernes. Mais il est temps de rendre hommage à l’une des pionnières du cyclotourisme, Annie Londonderry, qui a accompli un exploit incroyable il y a plus de cent ans.

Quelle ne fut pas notre agréable surprise que de voir à la Une du site de France Culture, un article consacré à la première femme à avoir fait le tour du monde à vélo. L’histoire se passe en 1894 et démarre comme une fronde. La devise d’Annie Londonderry :« Une femme peut faire tout ce dont un homme est capable ». Sauf qu’au moment où elle s’élance pour ce tour du monde à vélo, elle n’était jamais montée sur un vélo, comme nous l’apprenons dans l’article par Peter Zeuthlin, son arrière-petit neveu et biographe.

Une aventure hors du commun


En 1894, Annie Londonderry est devenue la première femme à faire le tour du monde à vélo. Ce qui rend cette réalisation encore plus incroyable, c’est qu’Annie n’avait jamais vraiment fait de vélo avant de se lancer dans cette aventure audacieuse.

Son voyage a débuté comme une rébellion contre les normes de l’époque. Sa devise était simple mais puissante : « Une femme peut faire tout ce dont un homme est capable. »  Alors, elle a décidé de le prouver en se lançant dans un tour du monde à vélo, sans expérience préalable sur deux roues.

Un départ peu conventuel


Le 25 juin 1894, Annie Londonderry quitta Boston avec peu de vêtements et un pistolet. Oui, un pistolet ! Pourquoi ? Certainement pour renforcer le côté dangereux de son périple. Voyager seule à l’étranger sans autre protection que soi-même était déjà audacieux à l’époque.

Elle a commencé son voyage avec un vélo pour femme de plus de 20 kg et portait la jupe longue traditionnelle. Après trois mois de voyage décourageant, elle a failli abandonner. Mais au lieu de renoncer, elle a décidé de faire demi-tour et de partir pour Le Havre.

Un changement radical


À Chicago, elle a fait un changement radical. Elle a échangé son vélo de femme contre un vélo d’homme, deux fois plus léger, et a troqué sa jupe pour un bloomer. Cette transformation physique n’était pas seulement une question de confort, mais elle symbolisait aussi sa transition vers une apparence plus masculine.

Une aventurière révolutionnaire


Annie Londonderry était une aventurière révolutionnaire. Sa façon de voyager et de se présenter a été l’objet de débats. Les médias français la décrivaient comme masculine, garçonne, musclée, voire appartenant à un « troisième sexe ». Elle a prouvé que les femmes pouvaient défier les conventions de l’époque et accomplir des exploits considérés comme réservés aux hommes.

Nous vous invitons à lire la totalité de l’article sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/annie-londonderry-premiere-femme-a-avoir-fait-le-tour-du-monde-a-velo-6235369

L’héritage d’Annie Londonderry


L’histoire d’Annie Londonderry nous rappelle que les femmes ont toujours eu leur place dans le monde du cyclotourisme et de l’aventure à vélo. Elle a ouvert la voie à de nombreuses autres femmes qui ont suivi ses traces et qui continuent à repousser les limites de l’exploration à vélo.

Aujourd’hui, grâce à des femmes comme Annie Londonderry, la place des femmes dans le cyclotourisme est en constante évolution. Les barrières se brisent, et de plus en plus de femmes découvrent la liberté et l’émancipation que le vélo peut offrir.

Nous sommes au début d’une belle histoire entre les femmes et le vélo, et il est temps de célébrer les pionnières qui ont ouvert la voie. Annie Londonderry, la « new woman » du XIXe siècle, continue d’inspirer les cyclistes du monde entier, hommes et femmes, à suivre leurs rêves d’aventure à vélo.

Rencontre avec Alexandre Schiratti, auteur du livre Prendre la Route – Une histoire du voyage à vélo.


Notre équipe avait rencontré l’auteur Alexandre Schiratti à l’occasion de la sortie de son livre  Prendre la Route – Une histoire du voyage à vélo.  en novembre 2022. À propos de l’aventurière Annie Londonderry, nous lui avions posé la question suivante :

Comme nous le découvrons dans le livre, le voyage à vélo ne date pas d’aujourd’hui et certains étaient des « influenceurs » ou « blogueurs » bien avant l’avènement des réseaux sociaux. Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?

Raconter l’histoire du vélo, c’est raconter en quelque sorte une histoire du capitalisme industriel avec l’essor du marketing, de la communication, de la « réclame » comme on disait à l’époque.

Les premiers promoteurs du voyage sont les fabricants eux-mêmes, qui testent leurs innovations, recrutent les sportifs les plus en vue et racontent abondamment leurs exploits dans les revues spécialisées. D’autres sponsorisent des aventurières et aventuriers, c’est le cas d’Annie Londonderry, première voyageuse à accomplir un tour du monde en 1894, sur sa bicyclette Columbia recouverte d’encarts publicitaires. Les récits de voyage, accompagnés de leurs gravures puis de nombreuses photographies complètent l’attirail du parfait voyageur. Il ne s’agit pas seulement de pédaler mais de le faire savoir et d’expliquer aux autres quelle est la bonne manière de voyager. Dans ce sens, les revues spécialisées auront un impact déterminant dans la propagation de la pratique.

Pour lire l’interview complète d’ Alexandre Schiratti, rendez-vous sur https://cyclotourisme-mag.com/actus/cyclolivres-prendre-la-route-une-histoire-du-voyage-a-velo/

La place des femmes dans le vélo aujourd’hui

Nous avions également abordé en début d’année 2023, « la place des femmes dans le vélo ? » à travers un article factuel.

Que ce soit dans le vélo ou dans le sport de façon plus générale, les femmes ne représentent qu’une partie infime des pelotons. Quels sont les freins ? Comment expliquer que les femmes effectuent en moyenne 25 % de temps d’activité physique de moins que les hommes en France. Ce chiffre est même encore plus bas dans le cyclotourisme, puisque les licenciées ne représentent que 18 % de nos membres.

Pour essayer de comprendre ce phénomène, nous devons nous tourner vers notre éducation. Les femmes sont souvent élevées dans des environnements où les rôles traditionnels de genre sont valorisés. Elles peuvent ainsi être encouragées à se concentrer sur des activités domestiques et d’éducation plutôt que sur des activités physiques. D’autant plus que le vélo est très chronophage avec des sorties entre deux et quatre heures. 

Le mot de Martine Cano, présidente de la Fédération française de cyclotourisme

Pour Martine Cano, présidente de la Fédération française de cyclotourisme, nous ne sommes qu’au début d’une belle histoire entre le sport et les femmes. Elle aime à se remémorer le passé pour que nous comprenions mieux tout le chemin parcouru, finalement en seulement cinquante ans.

« Si nous parlons aujourd’hui davantage de vélo et des femmes, il faut avoir présent à l’esprit que nous ne venons qu’à la suite d’une longue liste de pionnières. L’une des plus anciennes est sans conteste Annie Londonderry qui, en 1895, avant le voyage d’Alexandra David-Neel au Tibet, a entrepris un tour du monde à vélo, une aventure de quinze mois, qu’elle relata ensuite en signant du pseudonyme « the new woman ». Pas besoin de se cacher aujourd’hui, mais pas de raison non plus d’avoir peur. Le vélo est toujours dans certains pays un véritable moyen d’émancipation et partout un vecteur de liberté. Sachons en profiter. »

Pour lire l’article complet sur « la place des femmes dans le vélo », rendez-vous sur https://cyclotourisme-mag.com/actus/la-place-des-femmes-dans-le-velo-le-meilleur-est-a-venir/

Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Jean-Luc Armand, DR
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