La Ronde d’Aliénor d’Aquitaine une aventure autour de l’aquitaine 2/3

Nous poursuivons les aventures de Valérie sur la Ronde d’Aliénor d’Aquitaine. Nous l’avons quitté en Corrèze en début de soirée. La journée qui débute s’annonce épique.

Toboggans à l’infini

Départ 3h du matin, je savoure le ciel étoilé qui m’entoure et j’arrive assez rapidement au Point de Contrôle de Monpazier. Mais là il s’avère qu’il a fermé. Plus de pointage ni de quoi manger…

On est plusieurs dans ce cas (il y a encore des « retardataires » derrière moi) et aussi quelques cyclos qui ayant dormi là qui décident de ne plus repartir. Dommage, on m’annonce être non seulement hors délais mais aussi que je suis « éliminée » car je n’arriverai pas à temps au prochain pointage. C’est un peu la confusion, on est tous bien fatigués bénévoles et cyclistes.

Finalement je peux continuer mais en pointant comme un brevet sans base de vie : photo panneau, tampon commerçants… Coup au moral quand même surtout après une si belle première journée.

Pas grave, faut s’adapter.

Cette partie-là sur les 100 premiers KM je la connais via le BRM600 c’est là où j’étais à l’agonie de par ma nuit sans sommeil et la fatigue : et ces routes toboggans où au sommet d’une côte on voit déjà la suivante. Mais j’ai reprogrammé mon cerveau (et je suis plus en forme ça évite les pensées négatives) : adoptant un petit mantra j’avale ces difficultés « tranquillement ».

Les pointages jusque dans le Gers seront néanmoins encore ouverts le temps d’avoir le précieux tampon sur le carnet de brevet. Mais plus rien à manger, faut se débrouiller. Au Houga toutefois ils offrent leurs derniers sandwiches aux « retardataires ».

Rien de telle qu’une bonne garbure !

Soumoulou dans le Béarn arrive enfin et là j’ai pu déguster une bonne assiette de garbure : les bénévoles resteront encore 2h après mon passage car il y a encore quelques cycliste derrière. Ils m’encouragent et apportent beaucoup de réconfort. Merci à eux, c’est la dernière fois que je croiserai des bénévoles sur cette Ronde on est aux alentours des 550 km.

Là il me faut repartir, un groupe assez important repart devant moi, ils ont profité de leur camping-cars pendant la pause : je les envie un peu même si l’accueil à Soumoulou était vraiment chouette. Mais j’avais prévu mon étape au pied du Soulor car je n’envisageais pas de monter voire pire de descendre un col au milieu de la nuit. Surtout après presque 20h de vélo.

L’approche du col se fait donc en début de nuit : c’est assez sympa mais je n’ai qu’une envie : dormir ! (Et prendre une bonne douche). On passe alors une nouvelle fois en Occitanie mais ce sera dans les Hautes Pyrénées. 

C’est donc un havre de paix que je trouve dans une chambre d’hôte à Ferrières. Mais arrivant plus tard que prévu je ne me vois pas dormir seulement 2h. Je décide de prendre un peu plus de temps. Je sais que l’objectif des 90h s’éloigne (j’avais prévu de repartir à 3h du matin pour rallier Mimizan) mais je savoure quand même tout le parcours accompli plutôt en forme car vraiment j’ai pu refaire les passages que j’avais trouvés très éprouvants pendant le BRM600 cette fois avec beaucoup plus de plaisir : dormir change tout (et arrivée reposée sur un brevet surtout)!

Le ciel s’assombrit…

7h je me prépare pour partir quand soudain le tonnerre gronde. Des orages étaient annoncés dans la nuit mais je pensais que la fenêtre d’une météo avec de l’accalmie s’ouvrait. Que nenni, les orages ont duré 3h, la route s’est transformée en torrent.

Je surveille la situation en direct avec mon application météo. Bon finalement, j’ai commandé un petit déjeuner : viennoiseries maison, chocolat chaud et jus d’orange. En plus hier soir mon hôtesse m’a permis de mettre ma tenue à la machine à laver. Car désormais je ne pourrai plus récupérer mes drop bags avec mes vêtements de rechange : aïe. Par chance j’ai deux batteries nomades avec moi de quoi être assez autonome pour recharger compteur, téléphone, voire éclairages.

Pas grave, faut s’adapter.

Je me lance dans la terrible ascension et… ce fut incroyable ! Déjà pas une goutte de pluie (sachant que les orages ont mis en difficulté plusieurs participants dont certains ont dû abandonner). Le paysage se dégageant peu à peu était magnifique, tout était calme, apaisé comme mon état d’esprit. Ayant gravi le Stelvio et autre Gavia un mois plus tôt avec un vélo bien chargé en bagages je trouve l’ascension forcément plus facile.

Ce fut l’un des plus beaux moments vécus sur cette Ronde, aucun regret de ne pas m’être obligée à faire ça de nuit ou encore moins sous les orages.

Arrivée à la mi journée en haut du Col de l’Aubisque qui est un pointage obligatoire, quoi de mieux que de déjeuner à l’auberge qui me sert sa fameuse omelette de l’Aubisque et hop un coup de tampon sur le carnet !

L’aventure continue…

La descente de l’Aubisque se passe bien mais avec prudence avec la route mouillée et me voilà dans la vallée. Direction le Béarn des Gaves, et je passe notamment le poste frontière de la Principauté de Laas : ça vaudrait bien un pointage !

Je retrouve deux compagnons de route à Sauveterre de Béarn : Christopher et Clémence. On se séparera car moi je compte casse-croûter là. Je connais le parcours par là aussi ça monte sévère par moment bref on va arriver dans le pays basque. Je me régale du coucher de soleil sur ce beau petit coin de France.

Arrivée à minuit trente à mon hôtel (que j’ai réservé le matin) je prends encore quelques heures pour une douche et dormir. Il n’y aura pas de petit déjeuner car je compte partir dès que possible pour terminer en one shot les derniers 415 km. Allez je vais essayer de dormir dehors c’est la mode 🙂 oui mais cette fois contrairement à mes deux précédentes expériences je serai seule et je pourrai me poser quand moi j’en ai vraiment besoin et ça, ça change tout !

Retrouvez le dernier épisode demain !

Texte et photos : Valérie
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