Raoul Taburin, le film

Les amoureux de la petite reine et des salles obscures vont être comblés avec la sortie prochaine, le 17 avril au cinéma, de Raoul Taburin à un secret, adapté de l’œuvre de Sempé.

Le réalisateur Pierre Godeau pour son troisième film a eu l’idée d’adapter avec le scénariste Guillaume Laurant le récit dessiné de Sempé, Raoul Taburin. Pour donner vie à ce film, il a réuni autour de lui des acteurs de talents tels que Benoît Poelvoorde (Raoul Taburin), Édouard Baer (Hervé Figougne) et Suzanne Clément (Madeleine Taburin).

Synopsis du film


D’une durée d’1h 30, ce film raconte l’histoire d’un réparateur de vélo, Raoul Taburin, qui excelle dans son métier mais qui depuis l’enfance possède un terrible secret : il ne sait pas faire de vélo, il est incapable de tenir en équilibre sur une selle et ce malgré tous ses efforts. Un secret, une imposture, qu’il tente tant bien que mal de dissimuler par différentes techniques.

L’avis de la rédaction


Un film très sympathique qui arrive à retransmettre la poésie et la nostalgie présente dans les textes et dessins de Sempé grâce au jeu des acteurs mais également aux splendides paysages d’Auvergnes-Rhône-Alpes et une musique rythmée.
Le spectateur pourra avoir l’impression de retrouver l’univers de Pagnol, un univers presque en dehors du monde, une sorte de parenthèse enchantée.
Au cœur de cette histoire, il y a une imposture, un secret dont le fil directeur est le vélo, qui fait partie intégrante de la vie des habitants du village de Saint-Céron et qui hante littéralement le héros Raoul Taburin à la façon du « petit vélo dans la tête ».
Mais malgré la place prépondérante du vélo, pas besoin d’être un spécialiste de la mécanique et des rustines pour prendre plaisir à voir ce film. C’est avant tout un film qui avec un savant dosage d’humour et de mélancolie parle d’amitié, de vivre ensemble et de partage… Des valeurs chères aux cyclotouristes.

Un film familial pour les cyclos de 7 à 77 ans (et plus)

 

ENTRETIEN AVEC… Pierre Godeau, le réalisateur



Raoul Taburin a un secret, au ciména le 17 avril, est votre troisième film à seulement 30 ans. Pourquoi avoir choisi l’adaptation très difficile de l’univers poétique de Sempé ?
Parce que c’était une chance inouïe que de pouvoir se plonger dans son univers et d’imaginer comment passer du dessin au film. Il y a certaines adaptations qui nous permettent de nous rapprocher de nous-même. C’était le cas. J’y ai vu la possibilité d’aborder des sujets qui me sont chers comme l’enfance, la filiation, l’imposture… Et de le faire à travers le calque si délicat de Sempé.

Vous avez pris quelques libertés par rapport à la bande dessinée pourquoi ces choix ?
Il fallait développer un petit peu l’histoire afin qu’elle puisse être portée à l’écran et supporter la durée d’un film. Ce n’était pas une mince affaire, puisqu’il fallait marcher dans les pas de Sempé, tout en inventant des nouvelles scènes et des nouveaux personnages. L’équilibre n’était pas simple à trouver, densifier l’histoire en restant fidèle à sa légèreté… Mais c’était passionnant à faire.

Étiez-vous en relation avec Sempé lors de l’écriture ?
Nous lui avons fait lire les différentes versions du scénario. Et il nous apportait son regard, curieux et bienveillant.

Peut on dire que le vélo est seulement un fil rouge, mais que ce film n’est pas destiné exclusivement aux amateurs de la petite reine ?
Le film est une fable, il parle de la difficulté d’être soi-même au milieu des autres. N’est-ce pas le défi le plus difficile que nous ayons à vivre ? S’accomplir sans se préoccuper du regard des autres. Dans le film Raoul ne sait pas faire de vélo, c’est un secret tout simple qui parle à tout le monde. De sorte que chacun puisse s’y reconnaître, des enfants, jusqu’aux grands-parents.

Avez-vous une grande affection pour le vélo ? Le pratiquez-vous ?
J’aime le vélo depuis que je suis enfant. Le vélo c’est la liberté à portée de mains. Au collège j’étais parmi les plus jeunes à venir à vélo. À l’époque, à Paris, ce n’était pas si courant. Moi je ne pouvais pas m’en passer, ça me permettait de partir à l’heure que je voulais et de décider de mon chemin. Et puis il y avait les rues en pentes que je pouvais descendre sans les mains… Sans parler de mes amies qui pouvaient monter sur le porte-bagages en amazone. C’est très romantique le vélo. 

À la Fédération française de cyclotourisme, nous avons coutume de dire qu’« à vélo tout est plus beau » ! Êtes-vous d’accord avec cette maxime ?

Tout à fait, et je pense que Sempé lui-même ne pourrait pas dire mieux. Je crois que c’est la raison pour laquelle les vélos peuplent ses dessins. L’univers de Sempé est d’une infinie douceur, non pas parce qu’il n’est pas conscient du monde qui l’entoure, mais plutôt parce qu’il préfère lui apporter ce qu’il lui faut d’apaisement et de réconfort.

Retrouvez également cet article ainsi qu’une présentation du livre de Jean-Jacques Sempé dans la revue Cyclotourisme d’avril 2019 – n°689

Texte : La rédaction – Fédération française de cyclotourisme – Interview : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Pan Européenne -Kris Dewitte
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