Cycle to Recycle: le périple à vélo en Amérique du Sud

Après la Nouvelle Zélande, Matthieu et Quentin de Cycle to Recycle sont de retour sur la route avec pour objectif de traverser la Cordillère des Andes de Santiago à Mendoza. Encore une aventure qui continue même si la fin du périple éco responsable est proche!

Perchés à 3200 mètres d’altitude après 2 jours de montée, nos deux aventuriers de Cycle to Recycle redescendent en direction de l’Argentine ! Ils partent sur la route qui longe le fleuve et laissons derrière eux les 7 couleurs pour des spectacles de montagnes monochromes tout aussi spectaculaires. Très vite ils descendent sur le dernier plateau et montent sur la première vitesse. Ils essaient de profiter de l’instant mais comment faire quand le corps souffre, quand les quadriceps durcissent et le souffle se raccourcit ? Ils imaginent ces amas de pierres millénaires. Des cactus octogénaires leur rappellent leur papy!

Quentin est loin devant mais Matthieu ne s’en occupe plus. Matthieu trouve un autre jeu qui l’occupe sur plusieurs kilomètres : rêver. L’exercice l’éloigne du présent et il m’évade de sa souffrance physique. Il apprécie tout simplement. Que dirait Eckhard Tolle de cette fuite par l’esprit ?

Est ce physiquement possible de passer un col à 4000m, le vent de face, chargé d’une monture de 50kg à la seule force des jambes ? Pourquoi font-ils cela ?

Autant de souffrances et d’interrogations qui les replongent dans des expériences passées. Et pourtant ils savent qu’il faut avancer. Que plus vite ils montent plus vite ils seront de l’autre côté. En descendant du vélo à 3700m, une sensation de soulagement leur parcourt le corps malgré leur essoufflement. Matthieu alterne sans cesse la position de contre la montre avec la position classique. Ça lui permet de soulager ses fesses et de résister aux rafales de vent. 

Et puis finalement ils arrivent au sommet après 6h de montée et 35km. Les vicuñas semblent nous attendre là haut. De leur allure de gazelle et de llama, elles traversent la route juste avant notre passage, une véritable haie d’honneurs. Devant le panneau 4200m la pression coule, les muscles crient, le voile tombe et les larmes mouillent nos yeux. Aller au bout de soi même, repousser ses limites. Ces lignes tacites que fixe le mental ne sont plus que poussières. Un doux mélange de fierté, de relâchement et d’accomplissement emplit et soulage mon corps.

La suite est de la descente, plongée dans le désert, peuplé de cactus, de Salar, d’ânes et de vicuñas. Nous dînons des pattes froides gluantes, apprécions un carré chocolat Leonidas. Aux abord d’une yourte de sel, un homme leur fait signe. Des lunettes de taupe, de longues dreadlocks et un short de basket, voici Maël. Depuis 2012, ce Nantais parcours le monde en vélo, vivant d’artisanat et de bienveillance.

Puis c’est enfin le départ pour la Bolivie !  Fin de la traversée du désert d’Atacama et ses interminables lignes droites dans des paysages lunaires.

Ils seront très vite à São Paulo pour une présentation de Cycle to Recycle et un tour en vélo avec Triciclos ! Donner confiance aux habitants des Favelas grâce au recyclage, c’est l’ambition de la coopérative Recifavela. Sans horaire de travail ni de centralisation de l’information cette équipe de 50 personnes trie 3 tonnes de déchets par mois. Leur prochain projet ? Développer une crypto monnaie pour payer les wastepickers. En 2007, sans savoir lire ou écrire, Chris commence à récupérer des déchets sous un pont. Aujourd’hui Recifavela est un exemple de leadership dans le monde entier.

Texte: Philippe Palleron, Matthieu et Quentin Witvoet – Photos: Quentin et Matthieu

 

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