À Vélo… en Équateur : Tumbaco – Alausi

Nous retrouvons nos deux aventuriers en Équateur, leurs randonnée au long cours se poursuit. Trois épisodes de la traversée de l’Équateur. Quarante et deuxième épisode. * À suivre.

La Casa de Santiago
Idéalement située à 15 kilomètres de Quito, nous y sommes restés quatre nuits, le temps de se reposer et de préparer la suite du voyage. Sans oublier de visiter la capitale. Une heure de bus pour se trouver en plein centre historique. Il faut dire que la capitale a su se doter d’un réseau de transports divers et pratique. Dix-neuf ans après notre dernier passage, nous n’avons rien reconnu… La ville, s’est embellie, aérée. Les ruelles coupe-gorge sont devenues des lieux où il fait bon flâner, boire un verre…
Nous avons pu visiter quelques-unes des innombrables églises de la ville. Comme la basilique, inspirée de la cathédrale de Chartres. Mises  à part les gargouilles qui sont plus « locales »… La veille, de quitter notre hôte Santiago, arrive un couple de cyclos en provenance du Pérou. En plus d’échanger de précieuses informations, ces adorables Suisses transportent dans leurs sacoches du véritable chocolat helvétique !

Les 40 075 km au Cotopaxi
De Tumbaco, nous filons directement sur le Cotopaxi (deuxième sommet d’Équateur). La route du nord est infernale. Raide, défoncée. Les pavés disjoints font place à une piste de terre/sable qui nous oblige à pousser. C’est donc à côté du vélo que nous franchissons le cap des 40 075 kilomètres de ce voyage.
Si nous étions restés en équilibre sur la ligne imaginaire de l’équateur, nous aurions terminé un tour du monde. Comme ce n’est pas le cas, nous allons comptabiliser les détours effectués… La dure montée nous a épuisés. Le soir, nous plantons notre tente dans le terrain de foot d’une communauté indigène, avec vue sur le Cotopaxi, qui, pour notre plus grand plaisir, se débarrasse de ses nuages.
Le lendemain, nous entrons dans le parc national du Cotopaxi. Suite à une éruption récente, il est interdit d’en faire l’ascension ou même de camper à proximité. Nous nous contenterons d’emprunter la piste qui rejoint l’entrée sud.

Quilotoa à trois
À la suite du Cotopaxi, nous grimpons en direction de la lagune de Quilitoa. La route pour y parvenir suit une agréable vallée. À Chugchilan, nous sommes accueillis par la police qui nous permet de camper dans leur terrain après avoir déplacé les moutons (policiers ?) Pour rejoindre la lagune, nous suivons l’Inca Trail, ce qui permet de traverser des villages qui paraissent d’une autre époque.
Malgré le temps très brumeux, la lagune se découvre de temps à autre, nous permettant d’admirer ses eaux turquoise. Le soir, nous décidons de planter la tente en bordure du cratère. Pour cela, nous empruntons le sentier qui permet d’en faire le tour. Une fois notre abri de toile installé, le brouillard s’installe de nouveau. Quelques instants plus tard, nous recevons la visite d’un chien qui s’installe directement avec nous. En plus de le nourrir, nous l’hébergerons pour la nuit afin de le protéger de la pluie…
Le lendemain matin, il fait grand beau et après un dernier regard sur la lagune, nous quittons notre nouveau compagnon qui nous aurait bien accompagnés. Une dernière caresse et nous filons en direction du Canyon du Rio Taochi.

Pauvre au grand cœur
En fin de journée, l’orage menace sérieusement. Pas de pompiers ou de police pour nous accueillir au village de Pujili.  Un peu plus loin, nous demandons dans une tienda (petite épicerie) s’il y a un endroit abrité où nous pourrions dormir. La dame, avec son chapeau de feutre, ses collants bleus et son poncho en laine nous explique que sa communauté possède une salle qui pourrait nous abriter. Par contre, il nous faut demander la permission à la présidente. Sa maison est la dernière du village, nous ne pouvons pas nous tromper. La présidente, habillée à l’identique de sa lointaine voisine, nous reçoit bras ouverts. Elle s’excuse de ne pas nous héberger sous son propre toit mais sa maison est toute petite et avec ses nombreux enfants, il est évident que nous n’aurions pas de place.
« Nous sommes pauvres, mais nous avons un grand cœur » nous dit-elle en nous tendant les clés de la salle communautaire et deux pommes. « Vous y serez chez vous le temps que vous voudrez. Rendez la clé à n’importe qui du village quand vous partirez ».

Neige et brouillard au Chimborazo
Nous laissons donc la clé à la première personne rencontrée (qui n’a pas été surprise, les nouvelles allant très vite) et filons en direction d’Ambato. Pour éviter la panaméricaine, nous empruntons une ancienne route. Alors que nous demandons notre chemin, une dame nous vante les qualités du cuy (prononcez « couille »). La spécialité de la région n’est autre qu’un cochon d’inde qui se prépare de multiples façons. Nous y avions goûté il y a bien longtemps et le mets ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable…

Par le Camino réal, nous plongeons sur Ambato. Nous nous souvenions d’un village, c’est une ville que nous traversons rapidement pour emprunter la via Flores. Dans une aire récréative, nous demandons à planter notre tente. Ici, tout est gratuit. Piscine, aire de jeux, tables de pique-nique et bien sur le camping. Nous ne ferons pas honneur à la piscine qui est située à 2 500 mètres et à l’ombre. Nous préférons la chaleur de nos pulls en laine de lamas. Ce soir-là, nous aurons la compagnie de sept chiens. Hors de question de les nourrir ou de les héberger…

Le lendemain, nous continuons la via Flores. Une adorable route qui serpente entre de jolis villages aux maisons de bois et de terre et aux habitants tous habillés en habit traditionnel. Par moment, nous pouvons apercevoir la chaîne du Chimborazo. Mais à 4 200 mètres et après seulement 35 kilomètres, nous arrêtons notre progression. Trop de brouillard. Nous ne voyons pas à trois mètres. Nous plantons la tente entre le Chimborazo et des troupeaux de Vicunas (ces animaux importés du Pérou ne se rencontrent que sur les pentes du Chimborazo).

Sur ce haut plateau, il n’y a pas de sources. Nous faisons le plein avec l’eau de pluie qui s’est mise à tomber abondamment. Il a plu toute la nuit et la neige est tombée juste 200 mètres au-dessus de nous. Le matin, le brouillard est toujours présent. Nous nous dirigeons vers l’entrée du parc. Nous décidons de monter au refuge du volcan, espérant une éclaircie La piste est bien roulante, mais nous prenons de nouveau la pluie et la neige. Arrivés au refuge, 4 850 m, nous sommes trempés. La neige n’arrête pas. Nous nous résignons à prendre deux lits dans le dortoir. Avec nous, 2 alpinistes et leurs guides s’interrogent sur la possibilité de faire l’ascension du plus haut sommet d’Équateur.

Dans la nuit, le ciel se dégage. Ambiance de refuge, à 23 heures, le cliquetis des mousquetons, le halo de la lampe frontale que l’on ajuste sur le casque… Pour nous, réveil à 7 heures. Le ciel est à nouveau couvert, mais il ne pleut pas. La neige a recouvert les sentiers. Nous montons au refuge numéro deux et à la lagune située au-dessus à 5 100 mètres.

Le sommet le plus prêt du soleil
Comme chacun sait, la terre n’est pas ronde, mais ovale. Ce qui, si l’on part du centre de la terre, permet au Chimborazo d’être la montagne la plus élevée du monde… devant l’Everest. Si l’on part de cette théorie, alors le col des Limouches et un 3 000 et il faudrait revoir entièrement la règle du club des 100 Cols. Quant à nous, il nous faut nous rapprocher du centre de la terre en plongeant sur Alausi qui se trouve 2 600 mètres plus bas.

Le train-train d’Alausi
Alausi est connu pour son train qui descend de la montagne de façon spectaculaire. En 1997 nous avions emprunté la ligne. L’antique locomotive à vapeur tractée, un jour sur deux, des wagons de marchandises où étaient entassés, cochons, poulets, vaches et ce jour-là, deux vélos. Les passagers eux s’installaient sur le toit. Pour passer les tunnels, il fallait baisser la tête et laisser passer le contrôleur qui se promenait de wagon en wagon pour faire payer… La descente était impressionnante. Le train dévalant la pente un coup en marche avant, un coup en marche arrière pour pouvoir négocier de véritables épingles à cheveux. Nous avions également déraillé, ce qui avait permis aux passagers de faire une courte pause avant de remonter en voiture. Aujourd’hui, c’est devenu une attraction touristique. Trois trains par jours tirés par des locomotives diesel. Dorénavant, interdiction de monter sur le toit. Cette fois ci, nous nous contenterons de la ville et de son marché animé.

Demain direction Cuenca où nous devrions retrouver les amis Québécois. Jade et Jordan

À suivre * Ce sont les paroles et photos de Patricia et Christian que vous retrouvez tout au long des reportages
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