BRM 600 : Dans les roues du… métro

 C’est la dernière ligne droite pour valider le brevet de 600 km permettant de s’inscrire sur le 18e Paris-Brest-Paris. Nous avons choisi celui de Mours (95) pour boucler l’aventure des BRM. Récit d’un week-end pas ordinaire…

Seuls les BRM (Brevets de Randonneurs Mondiaux) sont qualificatifs pour Paris-Brest-Paris. Rappelons que le délai maximum pour obtenir le BRM 200 est de 13 h 30, de 20 h pour le 300, 27 h pour le 400 et enfin de 40 h pour celui de 600 km.  Mais les organisations sont nombreuses, il faut donc choisir dans le calendrier le brevet le plus à même de conduire à la réussite.

 Choisir son Brevet selon ses aspirations…
En Ile-de-France, le choix se résume entre 5 organisations répartis sur 3 week-end (30 mai, 13 et 20 juin). Mais rien n’empêche de choisir une région limitrophe si la date ne convient pas. Ainsi Patrick a préféré se rendre à Orléans car le 6 juin était son seul week-end disponible. Emmanuel mon camarade de club avait choisi le premier à Noisiel (77) pour valider au plus vite son inscription. De mon côté, j’ai choisi celui du 13 juin, ce qui me laissait le week-end suivant en cas d’échec. 2 choix s’offrait donc : Montigny-le-Bretonneux avec l’avantage de rouler sur les routes de Paris-Brest-Paris ou Mours (95) qui offrait moins de dénivelée et la perspective de rouler sur le littoral vers Calais. Comme on peut s’inscrire sur place, j’ai attendu les prévisions météo de l’avant-veille pour me décider. Le Nord s’annonçait à la fois ensoleillé et avec un vent favorable à l’aller et au retour ! Alors, cap vers la mer !

Direction la mer vers Le Tréport
A Mours, à une cinquantaine de km au nord de Paris, le départ était fixé entre 6 et 7 h. Mais bien sûr, presque tous les inscrits étaient déjà prêts à partir avant ce départ matinal… On est donc parti à une quarantaine, bien vite divisé en 2 groupes, pour filer vers les Andelys en Normandie.  Le club de Frépillon (95) avait fait le choix d’une  assistance afin de se tester en configuration Paris-Brest-Paris et de rentrer sur Mours le plus vite possible. Pendant ce temps, j’apprenais en discutant avec Philippe de l’US Métro, que nous avions réservé le même hôtel à Calais. Ce cyclo expérimenté (7 Paris-Brest-Paris à son actif) avait déjà validé son 600, deux semaines auparavant et venait ici pour accompagner un ami qui n’est pas venu… Bref, j’ai suivi son groupe avant de les perdre dans les rues du Tréport. Qu’à cela ne tienne, il était bientôt 14 h et avec 200 km au compteur, il était temps de s’offrir une pause crêpe sur les quais du (Tré) port… 

La côte Picarde en sifflotant avant de doubler le 600 !
Après cette pause salvatrice, on a longé le littoral jusqu’à la baie de Somme, mais sans voir la mer ! En revanche, quel plaisir de pédaler sous le soleil, vent dans le dos et sur une route au profil légèrement descendant… Un répit de courte durée car un groupe d’une dizaine de cyclos, majoritairement de Flins (78) m’ont rattrapé et comme le vent était contraire jusqu’au Crotoy, il a fallu se faire violence pour les accompagner… Dans ce groupe, une jeune cyclo communiquait sa joie de pédaler en sifflotant et en s’extasiant devant la beauté des sites traversés. Qu’on se le dise : le 600 n’est pas dur pour tout le monde ! D’ailleurs, comme le club de Flins organise un BRM 600, les 20 et 21 juin, les cyclos membres de ce club m’ont raconté qu’ils allaient « doubler » le 600 le week-end suivant, mais sans s’arrêter dormir pour corser la difficulté !

 De falaises en Cap avant la pause de Calais
Le moment le plus mémorable de cette première journée restera la portion entre Boulogne-sur-Mer et Calais. Certes, le parcours était escarpé mais le vent soufflait toujours favorablement et les vues sur la mer et les falaises de la côte d’Opale au soleil couchant étaient inoubliables. De plus, le timing prévu était respecté, les gars de l’US Métro arrivaient à l’hôtel en même temps que moi. Comme Philippe, les 3 autres (Robert, Guy et Jean-Michel) étaient tous expérimentés avec plusieurs PBP, des flèches Vélocio et autres Londres-Edimbourg-Londres au compteur ! Ils avaient fixé le départ à 6 h pour le lendemain et je pouvais leur faire confiance pour arriver dans les délais ! Après une bonne nuit, on a repris la route en direction du sud et de Montreuil que nous avons atteint avant la limite des 9 h 30, malgré la crevaison de Robert et les multiples côtes du Parc des Marais d’Opale…

Pause Kebab à Beauvais et retour plein pot vers Mours…
La descente vers Beauvais allait se faire sans anicroche, mais on a eu l’occasion de voir que certains cyclos moins bien préparés et avec une nuit moins confortable souffrait pour tenir les délais. Quel courage ! Pour notre part, la faim commençait à nous tenailler le corps bien avant notre arrivée à Beauvais. On est bien passé devant les incontournables boulangeries pour « tamponner » et nous restaurer mais elles étaient fermées, dimanche midi oblige… On s’est donc rendu au premier restaurant ouvert : un kebab ! Ce n’était pas l’idéal au niveau diététique, mais ça allait nous permettre de tenir les 100 bornes restantes !

Les douleurs oubliées par la perspective de PBP
Alors bien sûr les douleurs à la nuque, à l’entrejambe, aux mains et à la plante des pieds se faisaient sentir mais la perspective de s’engager pour PBP reléguait la souffrance plus loin. Et puis, Guy et Robert, les plus costauds du groupe avaient décidé de rentrer pour 19 h et qu’il fallait augmenter l’allure. Le vent était toujours favorable et le compteur se mettait à flirter avec les 40 km/h sur certaines portions. De fait, bien calés dans les roues du « métro », nous sommes arrivés à bon port à Mours, à l’heure prévue. Le temps d’apprendre qu’il y avait eu 62 partants, quelques abandons et que les cyclos de Frépillon étaient arrivés à 7 h 30 du matin, il était temps de rentrer à la maison pour finaliser l’inscription sur le 18e Paris-Brest-Paris…

Lien vers le site de Paris-Brest-Paris

Texte : Frédéric Millet

 

 

 

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2 commentaires

  • Fred Le Floc'h says:

    Très chouette ce récit. Cela donne rudement envie d’aller rouler vers là-bas.

    Ayant abandonné à mon 1er 600 au départ de Carhaix (vaincu par une erreur d’orientation et le froid), je me suis aligné sur le 600 de Loudéac la semaine suivante que j’ai bouclé en 36 heures. L’échec sur le 1er m’a donné les clefs pour terminer avec succès et sans douleurs le second !

  • Yves Bigel says:

    C’est bon Fred, on va pouvoir te suivre en live tout au long de ton périple.
    yves

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