Un incroyable voyage à vélo en famille : direction l’Amérique du Nord et Cuba

Thomas et Sylvaine sont un couple hors du commun et surtout deux inconditionnels du voyage et du vélo ! En 2015, ils ont décidé d’amener leurs enfants, Théo 10 ans et Elsa 8 ans, dans leurs aventures afin de leur faire découvrir les joies du cyclotourisme. Pendant une année, ils ont parcouru à vélo les paysages grandioses de l’Amérique du Nord et de Cuba.

Rencontre avec Thomas, le papa de cette incroyable famille.

– D’où vient votre passion pour le cyclotourisme ?

« Sylvaine pratique depuis 20 ans le voyage à vélo avec une copine d’études. Ca lui a pris lors de révisions intenses et collectives d’exams de fin d’année, en relevant la tête et en lançant : qui veut partir avec moi en Ecosse à vélo ? Et de cette phrase lancée à qui voulait bien la saisir est né son premier voyage à vélo, début d’une longue série européenne avec la seule fille qui a bien voulu la suivre. »

– Comment est né votre projet de partir, pendant 10 mois, parcourir l’Amérique du Nord à vélo ? Comment vous êtes-vous organisé pour planifier votre voyage et votre parcours en amont ?

« Sylvaine et moi (chacun de notre côté puis ensemble) avons beaucoup voyagé. Les parents de Sylvaine étaient expatriés, nous avons fait une partie de nos études à l’étranger puis nous avons enchaîné avec le travail. Nous nous sommes rencontrés au Congo Kinshasa. 5 années après notre retour en France, et deux enfants plus tard, la bougeotte nous a repris. Alternative : partir dans le cadre du travail ou congé sabbatique. Nous penchions pour la 2ème option mais Sylvaine étaient intransigeante : à vélo ou pas ! Mais Sylvaine est aussi un peu stressée quand les enfants sont seuls sur leur vélo sur la route. Et puis pourront-ils pédaler 30/50 km par jour ?

 Jusqu’au jour où elle est tombée sur le tandem Pino Hase et bingo : ce serait donc l’année sabbatique à vélo. Mais où ? Nous connaissions bien l’Afrique avec sa richesse humaine hors du commun. Mais nous connaissions aussi le climat parfois rude, les routes aléatoires, les maladies endémiques, le système des urgences où il ne faut pas être pressé, les coups d’état, les coups du sort …. L’Asie ? le climat nous faisait un peu peur et la communication avec les habitants des différents pays nous apparaissait compliquée. Idem pour l’Europe (pas évident de trouver un climat clément pour le cycliste l’hiver). Restaient les Amériques. Le sud nous faisait très envie, beaucoup de récits de cyclo disponibles. Nous connaissions déjà un peu au travers de voyages en Chili, Bolivie, Brésil, Pérou….

L’Amérique du Nord côté villes était connue de Thomas uniquement et l’Amérique des grands espaces nous était étrangère. Et puis on entend tellement de choses sur les Américains, on a voulu aller voir par nous-mêmes. Il y a une seule langue de l’Ouest Canadien au sud de la Floride, des routes en bon état, le 911 en cas d’urgence et un réseau d’accueil inter cyclistes (Warmshower.org) assez dense. Vous l’aurez compris, nous sommes grands voyageurs mais pas forcément grands aventuriers (surtout avec les enfants) et pour un premier long voyage, l’Amérique du nord nous paraissait une bonne solution. Venait ensuite le choix du parcours. L’Ouest en Est s’est imposé pour les vents dominants, le Nord au Sud pour la météo hivernale. Cuba était une envie de final en apothéose avant le retour. »

– Pourriez-vous nous parler en quelques lignes des temps forts de votre parcours et de vos rencontres sur la route ?

« Nous sommes partis de Vancouver et avons traversé une partie des Rocheuses canadiennes dont la magnifique promenade des glaciers, puis des Rocheuses américaines avec la très belle « Going to the sun road ». Nous avons ensuite pris le train pour traverser les grandes plaines, du Montana au Minnesota. De là nous avons repris les vélos pour longer les grands lacs jusqu’aux chutes du Niagara avant de filer sur New York. Après New York, cap au sud : Philadelphie, Washington DC, Outer Banks (petites îles au large de la Caroline du Nord) avant de prendre plein ouest. Juste avant Memphis nous avons piqué plein sud sur la Natchez Trace jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Nous avons ensuite longé le Golfe du Mexique jusqu’à la Floride que nous avons traversée dans tous les sens (et passage obligé à Disney World) pour finir à Miami. De là nous avons pris l’avion pour Cuba (via les Bahamas). De la Havane, nous sommes partis dans les montagnes de Viñales puis de Pinar del Rio avant de rejoindre la côte sud (de Playa Larga à Cienfuegos puis Trinidad en passant par les montagnes). De Trinidad nous avons pris la direction de Sancti Spiritu puis plein nord pour Remedios, Santa Clara, Varadero, Matanzas puis retour à la Havane. Ces deux mois passés à Cuba furent exceptionnels ; pour les rencontres authentiques, les paysages magnifiques et les plongées exceptionnelles.

De là, vol jusqu’à Madrid, train jusqu’à Valence, vélo jusqu’à Perpignan puis train jusqu’à Lyon car météo fort peu accueillante en ce début de mois d’avril 2016 !

La promenade des glaciers, la « going to the sun road », les grands lacs, New York, la Nouvelle Orléans et Cuba ont été de loin les moments forts de notre périple.

Les belles rencontres ont été quotidiennes, sur le bord des routes ou bien via le réseau Warmshower. Les Américains puis les Cubains, chacun dans son style, ont été d’une gentillesse et d’un accueil hors norme. Cela reste un aspect très fort de notre voyage. Les Américains nous ont ouvert grand leur maison ce que n’ont pas pu faire les Cubains du fait de leur régime politique. Mais ces derniers nous ont donné beaucoup au regard du peu qu’ils ont.

Nous avons été encouragés souvent sur le bord des routes, certaines personnes nous attendaient avec des boissons fraîches. Nous avons été invités au restaurant, nous avons été hébergés dans une dépendance de la police en Alabama, on nous a offert des jumelles, des jeux pour les enfants, des vêtements…et tellement de chaleur humaine. Difficile de tout relater en quelques lignes pour ce qui a été la grande richesse du voyage. »

– Quelle organisation est nécessaire lorsqu’on voyage avec des enfants ?

« Pas d’organisation particulière. Ils s’adaptent à tout. La seule obligation que nous nous sommes fixée était de leur faire une heure quotidienne d’école pour ne pas qu’ils perdent un an scolairement. Il faut néanmoins être à leur écoute quand ils veulent jouer, se reposer, etc… »

– Avez-vous un conseil à donner aux parents qui souhaitent se lancer dans l’aventure ?

« Allez-y ! Ne repoussez surtout pas, pour ne pas vous entendre dire dans dix ans, comme tellement d’autres à qui on a parlé de notre voyage : « c’était mon rêve, mais… ».

Propos recueillis par Sophie Zamora

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